Médecins du Monde réclame des tests rapides pour les populations fragilisées

Les organisations travaillant avec des populations fragilisées doivent avoir accès aux tests rapides de dépistage du coronavirus, demande jeudi Médecins du Monde dans un "appel urgent" aux décideurs politiques. L'organisation considère que la stratégie actuelle n'est pas adaptée pour les sans-abri vivant dans des squats ou plus généralement, pour les personnes exclues du système de soins de santé.

Médecins du Monde regrette que les personnes sans-abri et les autres groupes de population fragilisée soient "à nouveau oubliés". L'organisation indique que ces personnes, "exclues du système de santé de manière structurelle", sont &e acute;cartées de la stratégie de testing et qu'elles ne disposent souvent pas d'un numéro national donnant accès à la plateforme fédérale de tracing.

"Les mesures renforcées actuelles ne sont pas ou difficilement compatibles avec le mode de vie des personnes en situation de précarité", ajoute le responsable médical Michel Roland. "Ceux et celles qui n'ont pas de logement ne peuvent pas rester confinés, ne sont pas en mesure de respecter le couvre-feu et ont des contacts multiples (intraçables), vivent dans la rue ou dans des centres d'hébergement saturés, ont insuffisamment accès aux informations générales, aux masques et au matériel de désinfection et de prévention."

Vu les délais pour obtenir les résultats, l'organisation plaide donc pour l'utilisation de tests rapides afin d'éviter le développement de foyers de contaminations. "Des campagnes de testing dès que possible sont essentielles pour les populations vulnérables et très mobiles comme les personnes sans-abri ou migrantes", poursuit Médecins du Monde. "Les avantages sont évidents: le résultat est immédiat, le traçage peut commencer, conformément aux règles d'éthique et de confidentialité, de même que l'orientation des personnes testées positives vers des lieux d'isolement, l'accompagnement et l'écoute des personnes testées négatives. "

Durant la première vague de l'épidémie, l'organisation avait lancé une campagne de dépistage auprès de 2.500 personnes sans-abri et avait détecté de nombreux cas asymptomatiques. Dans certains centres d'hébergement, 30% des personnes étaient contaminées.

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