Avec des hôpitaux qui sont surchargés par la crise, en manque de lits et de bras, les patients doivent rentrer de plus en plus rapidement au domicile. Là, ils continuent à y recevoir des soins qui nécessitent un matériel spécifique pour continuer à recevoir de l'oxygène au domicile. Celui-ci commence à manquer. «Un manque flagrant de préparation face à la crise » selon Peter Van Draege, le directeur général d’Oxysphair et vice-président de beMedtech

Avec des hôpitaux qui sont surchargés par la crise, en manque de lits et de bras, les patients doivent rentrer de plus en plus rapidement au domicile. Là, ils continuent à y recevoir des soins qui nécessitent un matériel spécifique pour continuer à recevoir de l'oxygène au domicile. Celui-ci commence à manquer. Or depuis plusieurs jours des patients à domicile sont toujours en attente d’oxyconcentrateurs .Pour Peter Van Draege, le directeur général d’Oxysphair et vice-président de beMedtech, la fédération belge de l’industrie des technologies médicales, cette pénurie n’est pas une découverte : « Nous avions déjà attiré l’attention des autorités sur cette situation lors de la première vague. Rien n’a été fait. » 

Deux questions sans réponse

Il ne comprend pas : « Nous avons posé deux questions restées sans réponse à ce jour, 1) combien de machines de stock stratégique l’industrie doit-elle constituer, 2) prévoir un financement adhoc pour cela... ces 2 questions ont été rappelées maintes fois depuis avril, mais restent sans réponse. »

Il souligne que probablement « 5.000 oxyconcentrateurs ou autre matériel d’oxygénothérapie à domicile manquait lors du pic de la première vague. » Son constat est sans appel : « Je ne panique pas mais la Belgique est en faillite politique. Il faut un seul décideur en temps de crise, qui décide... et cela manque cruellement. »

Machines non remboursées

Il donne un autre exemple : « A Pâques, on a passé des commandes pour acheter des machines supplémentaire grâce à l’aide des collaborateurs du cabinet du ministre Philippe De Backer. On avait 8 semaines de délai de livraison. Aujourd’hui, 7 mois plus tard, ces machines ne sont toujours pas remboursées par l’Inami, et ce malgré de multiples rappels. » 

10.000 nouvelles machines

Pourtant, selon lui, des solutions existent , mais aucun financement n’a été dégagé pour un stock stratégique.  Pour le directeur général d’Oxysphair les chiffres sont implacables : « Il faut financer 10.000 nouveaux oxyconcentrateurs pour faire face à la crise. » Pour rappel, aujourd’hui, huit sociétés peuvent fournir ce matériel en Belgique. Elles doivent évidemment prévoir des espaces de stockages pour ces nouvelles machines aussi.

Une plateforme débordée de demandes

Par ailleurs, fin avril, les entreprises qui fournissent l'oxygénothérapie dans les maisons de repos et de soins et à domicile se sont associées aux associations de pharmaciens APB et Ophaco afin de garantir au maximum l’approvisionnement d'oxygène à l'extérieur de l'hôpital.

Une plateforme en ligne one-stop-shop, développée et gérée par beMedTech, avec un système de ticketing pour le traitement des demandes d'oxygène et d'équipements respiratoires pour les patients ambulatoires, a été mise sur pied. « Le nombre de pharmaciens qui se sont enregistrés a presque triplé en un peu plus d'une semaine. Le 29 octobre, le nombre de demandes a presque doublé en une journée. Les entreprises qui mettent à disposition de l'oxygène et les équipements nécessaires en dehors des hôpitaux ont augmenté leur capacité après la première vague et ont fait d'importants investissements en matériel, en logistique et en personnel. Ils remuent actuellement ciel et terre pour répondre aux demandes croissantes » précise-t-on du côté de beMedtech.

Si la situation inquiète fortement pour les soins à domicile et dans les maisons de repos, les hôpitaux ne sont actuellement pas concernés par cette problématique. Il est plus que temps que le gouvernement donne une impulsion à ce niveau aussi !