Renaud Witmeur (HUB) : « Nous voulons être à l’équilibre en 2024 »

Voilà deux ans que Renaud Witmeur, a pris les rênes de l'Hôpital Universitaire de Bruxelles (HUB), qui a été créé en 2021 et réunit l'Hôpital Erasme, l'Institut Jules Bordet et l'Hôpital Universitaire des Enfants Reine Fabiola.

« L’année 2022 a été très difficile, comme pour beaucoup d’hôpitaux. En 2023, nous avons réussi à retrouver un niveau d’activité égal à 2019 et nous avons résorbé plus de la moitié du déficit », confie le CEO. « Nous visons d’être à l’équilibre au niveau de nos résultats d’exploitation en 2024.»

Comment se passe le rapprochement entre ces trois institutions?

Renaud Witmeur : La force du projet est qu’il était porté tant par l’ULB que la Ville de Bruxelles et qu’il a été soutenu par les Conseils médicaux. Sur le terrain, les équipes soutiennent le projet tout en restant très attachées à chaque hôpital qui incarne des spécialités fortes comme la lutte contre le cancer ou la pédiatrie de pointe. 

Etait-ce le meilleur moment pour un tel projet ?

Il n’y a jamais de « meilleur moment ». Le paysage hospitalier est en évolution constante et il était important de réunir trois hôpitaux universitaires pour créer un ensemble académique ambitieux. En plus d’arrêter la concurrence entre les institutions, ce projet permet de former un ensemble plus fort et cohérent. A côté de cela, il est vrai le contexte macro-économique est compliqué. Créer un ADN commun, fusionner des hôpitaux publics et un hôpital privé est un travail par essence complexe et la situation financière complique les choses. 

Quelles sont les premières avancées?

Très vite nous avons eu un organigramme médical et une gouvernance unique qui soutenait la vision. On a aussi été les premiers en Belgique à mettre sur pied un Conseil médical unique pour les trois hôpitaux de l’HUB Nous avons, à présent, une organisation infirmière et une organisation des services support unique. L’HUB possède vraiment un atout majeur et différent des autres institutions : tous les services peuvent se réunir autour d’un cas médical complexe et apporter une expertise unique pour soigner ce patient.

Comment dialoguer avec les nombreuses équipes?

C’est un enjeu majeur et sans doute l’un des plus compliqués. Les outils classiques (intranet, newsletters, etc.) ne suffisent pas. Pendant les vacances, j’ai reçu de nombreux emails de membres du personnel pour partager avec moi des considérations et des idées pour développer l’HUB. Cela montre l’attachement profond de beaucoup à l’hôpital et au projet ».

Quelle est la situation budgétaire de votre institution?

L’année 2022 a été très difficile, comme pour beaucoup d’hôpitaux. En 2023, nous avons réussi à retrouver un niveau d’activité égal à 2019 et nous avons résorbé plus de la moitié du déficit. Nous visons d’être à l’équilibre d’exploitation en 2024 avec un point d’attention particulier pour l’Institut Jules Bordet où le développement de l’activité est très important, mais ne permet pas de couvrir la charge financière du nouveau bâtiment qui représente une charge de 20 millions d’euros par an. Par ailleurs, à côté des nombreuses mesures prises pour redresser le résultat d’exploitation, nous générons des revenus exceptionnels, notamment via la vente de bâtiments. Quand le marché immobilier se normalisera, nous vendrons l’ancien bâtiment de l’insitut Bordet.

Malgré ce contexte, arrivez-vous à investir ? 

A cause des déficits du passé, une politique de sous-investissement s’est imposée par manque de trésorerie. En 2023, nous avons recommencé à investir et nous parvenons à augmenter sensiblement le montant en 2024 grâce au redressement de notre situation. C’est essentiel pour rester à la pointe. 

> Découvrez l’intégralité de cette interview dans le journal Le Spécialiste du 16 février. 

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Derniers commentaires

  • Bénédicte MATHYS

    06 février 2024

    Bravo de votre honnêteté Docteur Marneffe.
    Votre commentaire correspond parfaitement aux échos que j'en ai.
    Le nursing semble vraiment mis sous pression .

  • Catherine MARNEFFE

    06 février 2024

    En tant que patiente et médecin fidèle depuis toujours à l’hôpital Erasme , je ne partage pas cette description optimiste de la situation . Les infirmières sont trop peu nombreuses et très sombres . Les médecins, même si ils s’appliquent à continuer à donner les meilleurs soins sont mis sous pression et peu valorisés, donc démotivés , certains d’entre eux -parmi les meilleurs-ont été licenciés sans aucune explication .. l’accueil des patients partout est froid et inoersonnel . En un mot le climat dés qu’on entre dans le hall d’Erasme est lourd et peu hospitalier . Une énorme tristesse en fait . Catherine Marneffe