SAOS : Le KCE recommande d'accorder une plus grande place aux généralistes.

En Belgique, le traitement du syndrome d'apnées obstructives du sommeil (en abrégé SAOS) fait le plus souvent appel à un CPAP. Pour être remboursé, il faut passer une nuit d'examens à l'hôpital, pour confirmer le diagnostic, alors que les appareils actuels permettraient de le faire à domicile, indique vendredi un communiqué du Centre Fédéral d'Expertise des Soins de Santé (KCE).

Les appareils d'aujourd'hui permettent pourtant d'effectuer les mesures nécessaires au domicile du patient, ce qui est beaucoup plus confortable et plus proche des conditions normales de sommeil (sauf si l’on suspecte que le SAOS est complexe, par exemple si le patient est aussi atteint d’un problème cardiaque ou d’une maladie neuromusculaire). Cela représenterait aussi une économie considérable pour les soins de santé, affirme le KCE.

Le Centre propose donc quelques pistes pour réorganiser la prise en charge du SAOS.

Chez les personnes en surpoids, maigrir permet de réduire le nombre d'apnées nocturnes, ce qui peut être un traitement suffisant dans les formes légères. L'exercice physique est également un appoint utile. Mais lorsqu'un appareil s'avère nécessaire, outre le CPAP, on peut aussi envisager le port d'une "orthèse d'avancement mandibulaire", sorte de gouttière placée dans la bouche pendant la nuit et qui maintient le menton poussé vers l'avant, empêchant les voies respiratoires de s'affaisser.

Et pour ce qui est du diagnostic, des appareils portables ont fait leur apparition. Ils permettent de poser le diagnostic au domicile des patients.

Aujourd'hui, tant le diagnostic que le traitement à long terme du SAOS ne peuvent être assurés que par les médecins spécialistes au sein d'un laboratoire du sommeil. Le KCE recommande d'accorder une plus grande place aux médecins généralistes.

Télésurveillance

Dans les autres pays européens étudiés, le suivi des traitements par CPAP fait très souvent appel à la télésurveillance : les données de sommeil du patient (nombre d’apnées, nombre d’heures d’utilisation, problèmes techniques, etc.) sont cryptées et transmises au médecin Cela permet de détecter et de corriger rapidement d’éventuels problèmes (p.ex. persistance d’apnées malgré le traitement, fuites d’air au niveau du masque…) et aussi de vérifier régulièrement si le patient utilise effectivement son appareil (au moins 4 h par nuit sont exigées). La télésurveillance est assez peu utilisée chez nous et le KCE recommande d’y faire davantage appel. Une rémunération doit être prévue à cet effet.

Encadrer les sociétés privées

Certains laboratoires de sommeil sous-traitent actuellement une partie des tâches (réglage et maintenance de l’appareil, enregistrement des données) à des sociétés de services privées. Le KCE recommande de définir un cadre juridique précis pour ces sociétés, ainsi que des critères d’agrément. Après quoi, ces sociétés pourront prester sur prescription médicale et leurs services seront remboursés par les mutuelles, plutôt que par le biais de l’hôpital, comme c’est le cas actuellement.

Ce trouble du sommeil concerne environ 140.000 personnes en Belgique.

Télécharger la synthèse en français (40 p.) (1.23 Mo)

Lire aussi : SAOS: une alternative pharmacologique prometteuse pour les patients réfractaires à la CPAP

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