50 % des cabinets de MG flamands refusent de nouveaux patients:  et du côté francophone ?

La moitié des cercles de médecins généralistes flamands en Flandre et à Bruxelles comptent parmi leurs membres des cabinets qui refusent de nouveaux patients. C'est ce qui ressort d'une enquête du quotidien flamand De Standaard. Les patients doivent parfois attendre jusqu'à deux ans avant de pouvoir rejoindre un cabinet. Et du côté francophone ?

"D'ici 2024, un tiers de nos médecins actifs arrêteront sans perspective de relève. Au secours !" L'appel d'urgence vient du cercle des MG du Pajottenland. Jusqu'à trois quarts des cabinets n’acceptent plus de nouveaux patients..

La Flandre et Bruxelles comptent 69 cercles de médecins généralistes. De Standard a reçu des dizaines de réponses de ces derniers, représentant plus de 5000 généralistes et environ 6 millions de patients. Les responsables des cercles affirment qu’au moins 50% des cabinets affiliés refusent de nouveaux patients. Un seul cercle, celui du Westhoek, dit n’avoir pas de médecins refusant des patients.

Des lacunes dans le paysage bruxellois

Du côté francophone, on ne nie pas le problème mais on ne dispose pas de chiffres précis. Toutefois, cela ne semble pas aussi aigu que chez les Néerlandophones. Sans parler explicitement de refus, le Dr Christophe Barbu, de la Fédération des Associations de Médecins Généralistes de Bruxelles (FAMGB), nous explique qu’il existe effectivement des zones de l’agglomération bruxelloise où il est difficile de trouver un médecin de famille. C’est le cas à Ixelles et à Bruxelles-ville (1000 Bruxelles) et dans une moindre mesure Uccle, à Forest et à Saint-Gilles. Un autre indice indirect vient du « 1710 », numéro d'appel pour les Bruxellois sans médecin généraliste et qui cherchent un avis médical en cas de covid suspecté ou avéré. L’an dernier, en pleine crise, il y avait en moyenne 80 appels par jour. Aujourd’hui cela a fortement diminué pour ne plus faire qu’une vingtaine d’appels en moyenne.

Certaines communes wallonnes en pénurie grave

Du côté wallon, les choses sont encore différentes. Une liste de 256 communes en pénurie de médecins généralistes  vient d’être publiée par l’AVIQ. Interrogé sur la question du refus de nouveaux patients, le Dr Guy Delrée, du Forum des Associations de Médecins Généralistes (FAG), confirme lui aussi l’existence du problème. 

Le FAG ne dispose pas non plus de chiffre précis mais la crise n’est sans doute pas aussi importante qu’en Flandre. « Certaines communes sont tout de même en pénurie grave », nous dit-il, « et nous avons tous nos limites ». Il faut surtout souligner qu’il y a un fossé entre les estimations théoriques et la réalité. Les jeunes médecins fonctionnent différemment, le nombre des malades chroniques augmente et la population vieillit. 

Conséquence : les planifications sous-estiment largement la réalité de terrain. La pénurie de spécialistes tels que les rhumatologues, les endocrinologues ou encore les dermatologues, par exemple, se répercute aussi sur la charge de travail des généralistes, qui doivent se débrouiller pour prendre les patients en charge malgré tout. Dans ma région, explique le Dr Delrée, le nombre de dermatologues est passé de cinq à un. Que faire ? C’est encore plus flagrant en matière d’endocrinologie. Le nombre de patients diabétiques augmente sans cesse. Les diabétologues n’arrivent plus à suivre tous les patients difficiles ou complexes, dont un certain nombre reviennent chez le généraliste, qui lui-même n’a déjà pas toujours la possibilité matérielle de suivre les diabétiques « simples ».

Pénurie, oui, dit-il, mais aussi problème d’échelonnement. Il est bien démontré que la première ligne est globalement plus efficace que le niveau spécialisé en termes de santé publique et coûte moins cher. Mais des patients « simples » arrivent directement chez le spécialiste et des patients « complexes » sont bloqués chez le généraliste. A se demander pourquoi : protectionnisme de certains ? Idées reçues sur le lien entre l’offre médicale et les coûts de santé publique ? Il serait grand temps d’y réfléchir et de revoir l’organisation de notre système de santé conclut le Dr Delrée.

>>> Et vous, refusez vous de nouveaux patients ? <<<

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Lire aussi:

> A quelles conditions un généraliste peut -il refuser de nouveaux patients ? (Ordre)

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Derniers commentaires

  • Jean-Pol Bleus

    07 juillet 2022

    Et après cela, on s'obstine aveuglément au niveau du numérus clausus!
    On est en plein délire!