Accord medico-mut : premiers pas dans le bon sens (Dr Ph.Devos)

Un accord médico-mut a été négocié au finish, cette nuit, et signé pour un an. Avec l’absence de gouvernement, c’était plus raisonnable, estime le Dr Devos, président de l’ABSyM. Il souligne l’octroi de l’index complet aux actes intellectuels, diverses revalorisations, et les premières pierres de chantiers qui conduiront à lester le salaire-poche des assistants et à intégrer la télémédecine dans la nomenclature. 

Un geste a été posé, à l’unanimité, en faveur des prestations intellectuelles, et ce pour la 3ème fois consécutive”, commente Philippe Devos au lendemain des (longs) pourparlers. Celles-ci bénéficient d’un index complet (de 1,95%). « L’indexation étant différenciée, pour pouvoir financer une série d’autres mesures, les actes techniques sont à 1% ou 1,25%. » La biologie clinique et l’imagerie sont - à nouveau- les spécialités où il y a demande de rationalisation, signale le président de l’ABSyM. Il rapporte par exemple l’attention poussée des autorités et des mutuelles pour la consommation de CT scans cou/colonne. 

Le Dr Devos est satisfait de l’inscription dans l’accord d’une aide sur 3 ans aux physiothérapeutes et de la revalorisation des pédiatres - “ on injecte un peu d’équité, ils vont percevoir 5% de rémunération de plus pour leur consultation, un alignement avec les gériatres ». Il applaudit aussi « la création d’une ‘vraie’ consultation d’anesthésiste au profit des patients hospitalisés ‘classiques’ (par opposition à ceux de l’hôpital de jour). On redonne ainsi du sens au métier : pour le consentement éclairé du patient, c’est essentiel qu’il soit vu par un anesthésiste et pas que ce contact soit délégué à d’autres spécialités. Ce débat était en cours depuis les années 90 ! » 

En ce qui concerne les assistants, MG comme MS d’ailleurs, « l’ABSyM est toujours favorable à une augmentation de leur salaire-poche. Mais il aurait fallu un arrêté, qui ne serait jamais arrivé à temps, avec le risque que le budget afférent soit non consommé et donc perdu. D’où la solution transitoire amenée par l’accord : un relèvement du statut social de 1.250 €. Soit une augmentation de quasi 25%. Nous avons toujours l’espoir que, d’ici 2021, intervienne l’augmentation de revenus que nous réclamons. »

C’est aussi une logique de solution intermédiaire qui a été adoptée dans un autre dossier cher à l’ABSyM: la télémédecine. « L’accord prévoit la mise en place de groupes de travail qui vont examiner comment introduire la télémédecine dans la nomenclature. Le but, ici aussi, c’est d’être prêt en 2021. En attendant, on lance des projets pilotes d’avis distant, en dermatologie et en ophtalmologie. On parle ici de télé-expertise, pas de téléconsultation. C’est entre deux médecins que le contact intervient. »

Pour ce qui est des MG, enfin, le Dr Devos se réjouit de l’accroissement du budget postes de garde. « Nous sommes pour le libre choix des MG, de s’organiser en PMG ou pas. La ministre tend toujours vers un système où les postes seraient obligatoires. Une concertation s’ouvre, qui va durer 2 ans. Il y a la promesse d’une attention portée aux réalités vécues sur le terrain par les médecins. Finalement, c’est un arrangement plutôt équilibré. » C’est également le respect de la liberté individuelle qui sous-tend une autre revendication absymiste : « les 3 millions affectés à la garde semaine, nous voulions que cela reste de l’honoraire médical, pas de l’argent qui serve directement à des coûts structurels, comme les locaux, le personnel… Après, libre à chacun de l’affecter comme il l’entend. Les modalités seront discutées en médico-mut, nous pourrons veiller à cet aspect. » 

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