Temps de travail, pratique solo, démographie, refus de nouveaux patients... . La FAGC a présenté le week-end dernier les résultats d’une enquête lancée en mai sur les perspectives d’avenir de la médecine générale dans la région de Charleroi. Les résultats sont à prendre au sérieux.

La Fédération des Associations des Médecins Généralistes de la Région de Charleroi (FAGC) réunit des associations de médecins généralistes bien au-delà de Charleroi. Le territoire couvert s’étend au Nord jusqu’aux Bons Villers et au sud jusqu’à Walcourt. A l’ouest se trouvent Anderlues et Lobbes, tandis que la commune la plus « orientale » est Aiseau-Presles. Au total, cela concerne 420 généralistes pour 450.000 habitants. Pas moins de 173 médecins ont répondu à l’enquête. (Voir les résultats complets ci-dessous). Les jeunes médecins et les femmes y ont massivement participé. 

Le profil des répondants est largement représentatif des données du cadastre médical de la région. Quelque 40% des généralistes exercent en milieu urbain et autant d’autres sont en zone semi-urbaine. Ceux qui sont installés en milieu rural représentent 17,7% des répondants.

Le temps partiel n’est pas ce qu’on croit

Le travail en groupe pluridisciplinaire est le mode dominant (43,3%) tandis que les généralistes exerçant en solo ne représentent plus qu’un tiers (32,9%) des répondants et que les 23,8% restants s’inscrivent dans un groupe monodisciplinaire. Les plus jeunes sont un peu plus enclins à se limiter à un temps partiel, soit 4,5 jours par semaine. Mais la toute grande majorité (93,5%) dépasse cette durée de prestations hebdomadaires. Une petite moitié (46%) des femmes travaille 5 jours par semaine. Il n’en reste pas moins vrai que 21% des répondants sont professionnellement actifs entre 50 et 60 heures et 19% autres sont sur la brèche plus de 60 heures. Il faut se méfier des chiffres : en réalité pour 70% des répondants, la charge de travail en termes d’heures prestées est comparable, qu’ils soient actifs 4,5 jours ou qu’ils le soient 5 jours par semaine. Ce qui fait la différence entre les deux groupes, c’est la répartition du temps de travail.

Vers un déficit inquiétant

Comment va évoluer ce tableau ? Pour s’en faire une idée, la FAGC a demandé à ses membres de se projeter à 5 ou 10 ans. Plus de la moitié d’entre eux (56,1%) se voient encore en activité pleine à 5 ans mais un tiers seulement (34,1%) pensent encore le faire dans 10 ans. La proportion des retraités va plus que doubler, passant de 11,09% à 5 ans, à 27,4% à 10 ans. La part de ceux qui seront en activité réduite restera relativement stable, qu’ils envisagent ou non une activité complémentaire (ONE, médecine scolaire, …). Tout cela annonce une perte à 10 ans de 152 médecins en activité. 

Et si on en croit les intentions déclarées, on assistera à un recul de la pratique en solo : 8,5% des médecins, soit un tiers de ceux qui exercent actuellement en solo, cherchent à s’associer. Les médecins de plus de 60 ans sont néanmoins nombreux à ne pas vouloir quitter la pratique « solo ». Et il restera néanmoins 25% de généralistes pratiquant seuls, ce qui amène la FAGC à conclure que ce mode de pratique garde sa place au sein de la première ligne de soins.

Beaucoup de refus et des gardes par obligation

Le refus de nouveaux patients a également été évoqué : 71,3% des généralistes de la région en sont là. Le critère principal de refus est le territoire : parmi ceux qui refusent 82,1% ne prennent plus de nouveaux patients en dehors de la zone d’exercice. Il y a aussi le refus de nouveaux patients en Maison de Repos et de Soins (12,8% des « refusants ») ou en centre d’accueil (9,4% des « refusants »). Les gardes ne sont pas pour autant désertées puisque près de 80% en prestent encore, mais c’est surtout par obligation. 

> Découvrir tous les résultats de l’enquête 

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