Domus Medica présente son texte de vision pour la médecine générale à l’horizon 2030

Tout citoyen a droit à des soins personnalisés dispensés par un généraliste attitré : c’est la position que défend Domus Medica dans son texte de vision « Huisarts 2030 », présenté ce samedi 3 décembre lors d’un congrès organisé à Anvers. "Concrétiser cet objectif nécessitera des décisions stratégiques à plus long terme, mais aussi des solutions d’urgence pour mieux soutenir les médecins de famille."

Fruit d’une consultation poussée des acteurs de terrain, le nouveau texte de vision reflète très clairement la volonté des médecins de famille de rester, demain, des fournisseurs de soins généraux personnalisés pour tous les citoyens du pays, en collaboration avec une équipe enthousiaste et en gardant à l’esprit l’intérêt de la santé publique.

Une profession face à ses limites

Dans le même temps, les généralistes flamands concèdent toutefois que la profession se heurte un peu à ses limites, comme en témoignent le fait que certains patients peinent à trouver un médecin traitant et les signaux en provenance de la deuxième ligne et des urgences. Le nombre de généralistes exerçant à temps plein va en outre continuer à diminuer jusqu’en 2026-2027, le flux entrant n’étant actuellement pas en mesure de compenser les départs, sans compter que certains collègues commencent déjà à décrocher.

On peut donc se demander comment le médecin de famille peut rester ce généraliste qui assume une mission de prévention et de santé publique en sus de son rôle dans les soins aigus, chroniques et palliatifs, sans perdre pied dans les eaux troubles de la surcharge administrative et sans sacrifier le nécessaire équilibre entre travail et vie privée…

Les lignes de force de Domus

▪ Former davantage de généralistes, avec un stage obligatoire en médecine générale et possibilité de reconversion des spécialistes au chômage

▪ Mieux soutenir les cabinets de médecine générale en introduisant un nouveau profil de soins d’assistant de pratique et en finançant des renforts infirmiers

▪ Encourager la création de nouveaux cabinets, en tablant sur le rôle facilitateur du gouvernement flamand et des autorités locales

▪ Actualiser le cahier des charges de la profession, avec une délégation des tâches claire entre la « ligne zéro », la première ligne et la deuxième ligne

▪ Soutenir les services de garde, avec un déploiement accéléré du système de tri 1733 et un honoraire de garde

▪ Soutenir les cercles, avec de nouveaux investissements en lieu et place des économies de ces dernières années

▪ Alléger la surcharge administrative en supprimant les attestations inutiles

▪ Mettre en place une nouvelle organisation des soins par le biais du New Deal, avec possibilité d’introduire une troisième piste de financement à côté du paiement à l’acte ou au forfait

Improviser, expérimenter

Pour l'organisation flamande au vu du manque de soutien qui existe à l’heure actuelle, les généralistes vont toutefois devoir improviser un peu dans l’attente de ces interventions structurelles – par exemple en explorant des modèles de soins hybrides, des dossiers partagés, la délégation de certaines tâches ou la possibilité d’accords à l’échelon local. Selon Domus Medica, ce n’est qu’à ce prix que tout le monde pourra, à très court terme, continuer à bénéficier de soins de première ligne adéquats.

"Les grandes réformes ne se font pas en un jour, mais elles n’en sont pas moins essentielles pour mettre en place une médecine générale à l’épreuve du futur." conclut Domus Medica

> Découvrir le texte de vision « Huisarts 2030 » (En néerlandais)

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