Le médecin Peter Piot reçoit la chaire Amnesty International de l'Université de Gand

Le médecin et microbiologiste belge Peter Piot, pionnier dans la recherche sur le sida et premier chercheur à identifier le virus Ebola en 1976, s'est vu attribuer mardi soir la chaire Amnesty International de l'Université de Gand (UGent). Neuvième titulaire, l'ancien directeur d'Onusida a donné une lecture sur «la santé en tant que droit de l'homme».

L'UGent a accordé la chaire à Peter Piot «pour son rôle important dans la réalisation du droit mondial sur la santé». Connu pour avoir été l'un des précurseurs dans la lutte contre le sida, il a été le premier directeur de l'agence Onusida en 1994 et ce jusqu'en 2008. Ce médecin brabançon s'est également illustré en identifiant le premier cas de fièvre hémorragique Ebola en 1976, alors qu'il venait d'être diplômé en médecine deux ans auparavant.

Il est actuellement directeur de l'institut scientifique renommé London School of Hygiene and Tropical Medicine.

Selon Wies De Graeve, le nouveau président d'Amnesty International Vlaanderen, son organisation et Peter Piot partagent le même sens de l'urgence et la même indignation en tant que moteur de leur engagement. Dans sa lecture, Peter Piot a rappelé que les droits de l'homme sont fondamentaux pour la santé mondiale, et ce via trois axes: une meilleure santé publique a souvent un impact positif sur les droits de l'homme, les violations des droits de l'homme ont un impact négatif sur la santé, et tant la santé que les droits de l'homme sont des moteurs indispensables au développement.

Le combat contre le sida n'est pas encore terminé, a souligné M. Piot. «L'élimination n'est pas pour demain. Même en 2030, nous n'aurons pas de vaccin ou de remède.» Quelque 15 à 16 millions de personnes dans le monde ont accès à des antirétroviraux. Grâce à l'avènement des médicaments génériques et à des accords avec le monde pharmaceutique pour des prix variables, ceux-ci coûtent entre 100 et 200 dollars par an. Mais le sida n'est pas seulement une affaire de sexe ou de drogue, a souligné le chercheur. Il s'agit également d'un rapport de forces dans la société où les discriminations envers les femmes, les homosexuels ou les toxicomanes ont des conséquences néfastes.

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