Comment se préparer à une convocation devant l’Ordre?

Vous avez été convoqué(e) pour une audition et vous voudriez vous y préparer au mieux? Nous avons compilé ci-dessous dix conseils aux personnes appelées à s’expliquer devant l’Ordre , mais qui peuvent s’appliquer à n’importe quelle audition (1). Si certains peuvent sembler évidents, force est de constater qu’ils ne sont malheureusement pas toujours suivis dans la pratique… alors qu’ils améliorent grandement vos chances d’une évaluation équitable, souligne l’avocate Ann Dierickx.

  1. Si vous n’avez aucune idée de la raison pour laquelle vous êtes convoqué(e) (ce qui, croyez-le ou non, n’est pas exceptionnel pour les auditions devant l’Ordre des Pharmaciens), creusez-vous les méninges. Avez-vous vu passer au cours des derniers mois un patient avec qui la communication était franchement compliquée ? Avez-vous commis une faute ? Délivré le mauvais produit ? Certains se sont-ils plaints de vos honoraires ? Si vous êtes médecin ou psychologue, la question ne se pose pas : vous serez en principe informé(e) du motif de l’audition au préalable.
  2. Veillez à être en mesure de rapporter les faits dans l’ordre chronologique, ce qui est souvent bien moins évident qu’il n’y paraît.
  3. Ne mentez pas. Cela ne servirait qu’à alimenter votre malaise par la suite, sans compter que vous risquez de vous contredire à un moment ou l’autre. Si vous avez commis une faute, admettez-le.
  4. Soyez complet(e). Expliquez les raisons pour lesquelles vous avez – ou non – fait ou dit certaines choses et mentionnez tous les élément nécessaires pour comprendre ce que vous avez fait ou omis de faire. Idéalement, renseignez-vous au préalable sur vos droits et, surtout, sur vos devoirs.
  5. Veillez à ce que tous les membres de l’Ordre comprennent ce que vous expliquez et évitez donc d’utiliser du jargon spécialisé. Testez votre histoire sur une personne complètement novice en la matière : si elle a tout compris, vous êtes dans le bon.
  6. Abstenez-vous de rejeter la faute sur vos patients ou vos collègues, vous n’y gagnerez rien. Cela ne signifie évidemment pas que vous ne pouvez rien dire de négatif, mais pesez soigneusement vos mots et faites attention à votre ton.
  7. Soyez préparé(e) à toutes les questions possibles et imaginables. Elle ne concerneront pas nécessairement que les faits qui font l’objet de la plainte !
  8. Veillez à ne pas devoir vous contredire ou revenir sur ce que vous avez dit, car cela risque de compromettre votre crédibilité. Là encore, veillez à connaître vos droits et vos devoirs.
  9. Ne vous laissez pas trop stresser et faites preuve d’assurance. Si vous êtes droit(e) dans vos bottes, n’hésitez pas à le faire savoir, tant que le ton de l’audition est dans le bon. Veillez néanmoins à ne pas vous montrer trop sûr(e) de vous, car cela pourrait passer pour de l’arrogance.
  10. 10. Relisez ce qui a été mis sur papier. Ce n’est en effet pas l’ambiance lors de l’audition mais son compte-rendu qui sera déterminant pour la suite de l’affaire.

Bref, vous l’avez compris : mieux vaut vous faire conseiller par un spécialiste expérimenté avant de vous présenter devant l’Ordre. Nombre de dossiers sont classés sans suite après une « bonne » première audition !

(1) Y compris devant la police, la CMP et, dans le futur, la Commission de Contrôle.

Ann Dierickx, avocate et partenaire chez Dewallens & Partners.

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Derniers commentaires

  • Paul JONCKHEERE

    01 novembre 2021

    Entre medecins il est toujours plus facile de s’expliquer et les anciens ecoutent avec de l’empathie vos plaintes eventuelles.

  • Dominique Van Neste

    18 octobre 2021

    bonjour
    est-ce acceptable de conclure après une audition (et une défense par un avocat que les juges ceux qui vous ont convoqué) qu'il n'y a pas eu de plainte?
    Merci de votre retour.
    Dominique Van Neste

  • Pierre Lemaire

    18 octobre 2021

    C'est assez hallucinant de constater qu'il nous est conseillé d'adopter une attitude de coupable par défaut pour ne pas contrarier le"jury" dans ce qui nous est présenté comme une procédure à charge, ce qui est hélas souvent le cas... vive la confraternité !