FEDAC : un nouveau mouvement pour renforcer la voix des médecins généralistes

Face à une perte croissante d’influence dans les décisions politiques qui touchent leur profession, trois médecins généralistes flamands et une francophone lancent la Federale Artsen Coöperatieve (FEDAC). Leur objectif : fédérer à terme 500 confrères autour d’un mouvement indépendant, afin de défendre une pratique médicale de qualité et préserver l’autonomie du métier. Une initiative qui pourrait rapidement s’étendre à la Wallonie et Bruxelles.

« Le généraliste est aujourd’hui le seul acteur du système de soins qui ne sort jamais gagnant des négociations », déplore le Dr Jos Vanhoof, l’un des quatre fondateurs de FEDAC, avec les Drs Stijn Geysenbergh, Michel Creemers et Elodie Brunel, tous issus du monde syndical médical. Dans un contexte de pression croissante sur les soins de première ligne, les quatre praticiens entendent structurer une riposte de terrain. « On nous invite à la table des négociations, mais les règles du jeu sont fixées d’avance par le ministre », résume le Dr Vanhoof.

Un mouvement fondé sur des valeurs professionnelles

FEDAC veut rassembler les médecins autour de valeurs partagées : autonomie professionnelle, qualité des soins, respect du statut de profession libérale et entrepreneuriat éthique. Le mouvement s’inspire de modèles étrangers comme Gesundes Kinzigtal en Allemagne ou Hoivatilät en Finlande. Le principe directeur ? Le quintuple aim, soit une médecine à la fois qualitative, accessible, efficiente, bénéfique pour la santé publique et durable pour les professionnels.

« Nous ne prônons pas la révolution mais une relance réfléchie », précise encore le Dr Vanhoof. « Une tentative sincère de réorganiser notre rôle dans un système de soins qui change rapidement, sans nous. » FEDAC souhaite redonner un cap à la profession, en s’appuyant sur « un atout essentiel : la confiance de nos patients ».

Une double stratégie, du Nord au Sud

Le mouvement entend agir sur deux fronts. D’une part, renforcer le poids des médecins en rejoignant les syndicats existants, comme l’ABSyM ou le Cartel, tout en restant ouvert au dialogue avec l’AADM. D’autre part, mettre en place un modèle indépendant capable de soutenir concrètement les pratiques, dans une logique entrepreneuriale mais solidaire.

L’initiative démarre en Flandre, où les fondateurs souhaitent identifier huit à dix médecins engagés par zone de première ligne, sur les soixante que compte la région. « Ensuite, nous espérons étendre cette dynamique à la Wallonie, pour créer un véritable mouvement fédéral de médecins », concluent-ils.

Cette initiative flamande pourrait trouver un écho au sud du pays, dans un contexte où de nombreux généralistes francophones s’interrogent également sur leur rôle, leur représentation syndicale et la pérennité de leur pratique.

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