Les Bruxellois consultent-ils leur dossier médical partagé ?

Une semaine de sensibilisation vient d’être organisée à Bruxelles par le Réseau Santé Bruxellois pour montrer aux patients comment accéder à leurs données de santé via leur dossier médical partagé. Les premières estimations des résultats laissent présager qu’il y a encore du chemin à parcourir, même si les organisateurs sont satisfaits de l'action menée.

La semaine de l’e-santé était organisée du 13 au 17 juin par Abrumet, qui gère et organise le Réseau Santé Bruxellois. Il s’agissait de sensibiliser les médecins comme les patients au partage électronique des données de santé. Et d’inciter tout un chacun à se connecter au Réseau. Le thème de la campagne « Votre santé en 1 clic ! » avait pour objectif de conscientiser les citoyens sur le fait qu’ils ont eux-mêmes accès à certaines de leurs données de santé telles que prise de sang, analyse cholestérol ou résultat de test COVID. Il s’agissait aussi de les amener à découvrir leur dossier santé partagé via le Réseau Santé Bruxellois, de manière sécurisée et en un clic !

Un programme bien fourni

Au stade actuel, pas moins de 1.068.116 personnes de la région bruxelloise ont donné leur consentement pour partager leur dossier médical. Si on considère que la population comptait 1.251.026 habitants au 1er janvier 2020, on peut considérer que le taux d’adhésion est plus que satisfaisant. Aujourd’hui plus de 61 millions de documents sont partagés par les hôpitaux et on enregistre chaque mois plus de 680.000 consultations de documents. Quant aux prestataires de soins, ils sont 15.310 à être enregistrés, parmi lesquels une majorité de médecins, mais de plus en plus d’infirmières, kinés, dentistes etc. rejoignent le réseau. Au cours de ces deux dernières années (2021 et 2022), les médecins généralistes bruxellois ont publié 721.700 Sumehr.

Le programme de la campagne avait débuté par un stand à la Clinique Saint-Jean, où l’équipe d’Abrumet a pu aller à la rencontre des patients bruxellois. Puis une série de points de contacts avaient été organisés, dans des communes (Schaerbeek, Evere, Molenbeek, Anderlecht, St-Josse-ten-Noode) et dans des institutions hospitalières (UZ Brussel, Chirec Delta, Ste-Anne- St-Remi, Ste-Elisabeth, St-Michel). Un débat en visioconférence sur la sécurité et la confidentialité des données de santé a eu lieu le mardi 24 juin au soir. A plusieurs reprises, des webinaires à l’intention du grand public ont eu lieu, avec démonstration pour les patients, soit en français, soit en néerlandais.

Des rencontres fructueuses

Lors cette semaine e-santé , plus de 550 000 personnes ont été touchés par la campagne menée sur les réseaux sociaux et un bon millier de citoyens bruxellois ont eu un contact avec l’équipe d’Abrumet au cours des rencontres organisées dans les 5 communes et les 6 hôpitaux bruxellois cités plus haut.

Au cours du mois de juin, 18.539 patients se sont connectés au portail. Au mois de mai, ce nombre s’élevait à 16.922, ce qui donne à penser que l’augmentation d’un mois à l’autre est au moins impactée par la campagne de sensibilisation elle-même. Aux yeux des responsables de la campagne, l’action est donc une réussite.

La plupart des personnes rencontrées ne connaissait pas le Réseau Santé Bruxellois. Les citoyens interpellés lors de ces rencontres étaient curieux et intéressés de pouvoir consulter leurs documents santé, nous disent les responsables d’Abrumet. Une des préoccupations de ces derniers était de réduire la fracture numérique dans le domaine de la santé. Au cours des rencontres, les interlocuteurs qui n’ont pas accès à l’informatique et aux réseaux sociaux ont reçu une brève initiation. Cela comprenait bien sûr la manière de se connecter et les données accessibles. En outre, on leur a aussi indiqué des lieux (type espace public numérique par exemple) où ils peuvent le faire, avec une aide technique si besoin. Beaucoup de ces personnes ont fait part de leurs inquiétudes quant à la sécurité et à la confidentialité des données. Elles ont pu être rassurées par les informateurs d’Abrumet, notamment via l’apprentissage de moyens d’identification comme Itsme®.

Chez Abrumet, l’heure est maintenant à la réflexion sur les prochaines campagnes, avec pour ambition d’améliorer encore les inscriptions et la fréquentation du Réseau, mais également sa notoriété et une meilleure compréhension de celui-ci

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