Les Hôpitaux de Paris créent une application mobile pour interagir avec le patient

L'AP-HP (Assistance Publique-Hôpitaux de Paris) est le CHU d'Ile-de-France. Ses 39 hôpitaux accueillent chaque année 8,3 millions de patients. « Nous avons voulu améliorer « l’étape avant et l’après opération » dans la relation patient et médecin. »

Au coeur des défis technologiques en cours dans le monde hospitalier, les médecins et les patients améliorent leur relation. Toutefois quelques soient les systèmes mis en place, il faut une appropriation par le médecin de tout nouveau système. Il faut donc co-créer et inclure les utilisateurs dès l’origine.

Alex Dufernot, direction adjoint du département WIND (Web innovation Données) de l’AP-HP en France en est convaincu : « Avec nos 340.000 actes opératoire par an et 8 millions de patients, nous voulions identifier ce qui n’allait pas dans la relation entre le patient et l’hôpital. Nous en parlions avec nos médecins et nous avons décidé d’améliorer « l’avant et l’après opération » surtout au niveau administratif. »

Renforcer et sécuriser le lien médecin-patient

Présentée lors du HimssLiège 2019, l’application mon.aphp.fr, propose une prise en charge globale et  optimalisée. « Cela ne concerne pas seulement les patients chroniques. On a voulu améliorer plus globalement la prise en charge de tous les patients qui  voulaient un outil numérique pour améliorer le lien avec l'hôpital et les médecins. » Le grand défi a été de sécuriser cet outil surtout lorsqu’il « quitte l’hôpital. » « Chacun de nos patients peut le gérer de la maison et interagir. Il nous a fallu deux ans. On a voulu partir d’un développement interne. Parmi les fonctionnalités, il y aussi la possibilité de consulter la fréquentation  des urgences avant de s’y rendre. » Concrètement le patient peut, selon le spécialiste avec qui il a rendez-vous, répondre à un questionnaire qui sera transmis au médecin : « Cela fait gagner du temps au médecin et optimalise le rendez-vous. » Lors de la remise des résultats d’imagerie et de biologie, certains accès sont contrôlés : « Le patient ne peut pas les consulter sans l’accord du médecin afin d’avoir un suivi médical et un dialogue avec le médecin suivant les résultats. »  Après le rendez-vous, le compte rendu est envoyé immédiatement au médecin traitant et au patient.

La métamorphose de l’hôpital 

Cette réflexion technologique en France n’a pas eu un impact seulement sur le médecin et le patient...mais aussi sur l’hôpital : « Le fait de mettre le patient au milieu de tout cela a provoqué un bousculement technologique au sein de l hôpital. A terme le patient pourra être informé en temps réel de toutes ces interactions avec l’hôpital. Cela nous a donc demandé une réflexion en profondeur sur tous les processus de l’hôpital. Nous avons modifié certaines approches et changer des habitudes pour les tourner sur l’optimisation technologique...le tout en gardant évidemment la réflexion sur la sécurisation des données. Mettre le patient au centre de nos‬ nouveaux services en ligne a nécessité un vrai changement technologique" ajoute Alex Dufrenot de l'AP-HP.‬

Un WhatsApp hospitalier

A l’hôpital Beaujon, l’AP-HP a expérimenté pendant 6 mois une solution de transmissions médicales sous la forme d’une application mobile style WhatsApp développée par la startup Team’Doc via  un « smartphone hospitalier» pour améliorer le partage des informations en temps réel au sujet des patients hospitalisés.  Comme l’explique à What’s up Doc, Sacha Rozencwajg, interne en anesthésie-réanimation et fondateur de la start-up Team’Doc, « Nous avons créé un WhatsApp médicalisé, qui autorise la messagerie de groupe. Aussi, dans Team’Doc, on sait qui est de garde et qui ne l’est pas. Tous les contacts sont classés par disponibilité. Et l’on peut aussi créer des fiches de transmission standardisées et partager les tâches à réaliser​. Nous avons également créé une procédure d’urgence, qui permet la mise en relation de plusieurs professionnels de santé. Exemple, dans le cadre de la prise en charge d’un AVC, on clique sur un bouton qui met en relation le neurologue de garde, le radiologue de garde et l’interne de garde ».

‪Plus que jamais les nouvelles technologies ne sont‬ pas la réponse, mais bien l'outil pour répondre aux attentes du patient et du médecin.

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