Etudes de médecine - Les étudiants doivent être mieux formés aux soins palliatifs (Académies de médecine)

L'Académie pour la médecine flamande (Academie voor Geneeskunde) et l'Académie royale de médecine de Belgique (ARMB) plaident pour que les étudiants en médecine soient mieux formés aux soins palliatifs. "Les étudiants doivent être davantage informés et détenir un minimum de connaissances en soins palliatifs", souligne vendredi Jean-Michel Foidart, secrétaire perpétuel de l'ARMB. Un avis en ce sens a été transmis aux doyens des facultés de médecine des universités belges, rapportait la presse flamande cette semaine.

Avec l'augmentation du nombre de patients atteints de maladies chroniques, due au vieillissement de la population et à l'efficacit&eacu te; de la médecine, les soins palliatifs deviennent de plus en plus centraux, notent les deux académies dans leur avis. "Plus de 20.000 patients devraient avoir accès à des soins palliatifs en Belgique en 2017", soulignent-elles.

Les deux académies constatent que l'enseignement en soins palliatifs est toutefois très hétérogène, "que ce soit en termes de volume, de contenu ou de continuité". Le nombre d'heures consacrées à ces soins est parfois limité et varie fortement. La formation "consiste avant tout en des cours magistraux. Il est rare qu'il y ait contact direct avec des soins palliatifs, comme par exemple au lit de patients en fin de vie", remarquent-elles encore.

Elles préconisent dès lors un enseignement plus structuré, divisé en trois niveaux.

Le premier serait l'enseignement des principes de bases aux étudiants en bachelier et en master. La formation devra allier des cours théoriques et des cas pratiques, "lors des stages", explique M. Foidart. "On ne peut pas demander à tous les étudiants d'effectuer un stage dans un service de soins palliatifs", souligne-t-il, "mais il faut pouvoir aborder le point de vue des soins palliatifs lors qu'on évoque un cas".

Le deuxième niveau serait dispensé après les six années de formation de base. Il devrait être accessible aux "médecins généralistes comme (à) toutes les autres spécialités cliniques, médicales ou chirurgicales". L'enseignement serait spécifique à la spécialité choisie par l'étudiant. Le troisième niveau serait lui destiné aux services de soins palliatifs qui "ont comme activité de base et spécifique de délivrer (...), d'enseigner (...) et de faire de la recherche en soins palliatifs".

"Il faut créer un enseignement structuré des soins palliatifs, qui abordera les aspects humains et éthiques, les traitements, l'information du patient et de ses proches...", souligne M. Foidart. "Les étudiants doivent pouvoir se référer à une structure", poursuit-il, ajoutant que les universités devraient créer une chaire en soins palliatifs.

A l'Université catholique de Louvain (UCL), qui dispense un cours en soins palliatifs et a créé une chaire dans ce domaine depuis deux ans, 70% des étudiants rencontrent un patient qui va mourir lors de leur stage effectué en master, indique Dominique Vanppe, doyen de la faculté de médecine de l'université. "Et la formation ne s'arrête pas après six ans. Elle continue et là tout le monde accompagne quelqu'un qui va mourir."

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