Il n’y a pas qu’à l’hôpital qu’on travaille (Damien Nottebaert, Cifi)

L’appel à ‘venir renforcer les équipes au front’, lancé par le gouvernement wallon fin de semaine, a heurté des infirmières à domicile en surrégime. « Elles ont eu, et je les comprends, l’impression qu’on les présentait comme des fainéantes », résume Damien Nottebaert, le président de la Coupole des infirmiers francophones indépendants (Cifi). Il déplore une erreur de communication des autorités.

« Nous étions engagés dans une concertation avec le cabinet Morreale, notamment pour tracer le cadre de l’aide que notre profession pourrait apporter aux MR(S) dans le contexte covid, sur base de volontariat », relate Damien Nottebart, qui dit avoir été pris de court par l’appel gouvernemental. « De nombreux questionnements étaient toujours sur la table - dans quelle mesure les infirmières indépendantes pourraient-elles aider, avec quelle rétribution, auprès de quels publics cibles, etc. Et a priori, seules les MRS étaient concernées… » Le président de la Cifi, lui-même actif dans la région de Ciney, considère cette façon de faire comme une erreur de communication, tenant de « l’effet d’annonce guidé par des enjeux politiques, plutôt que de la mise en exergue d’une profession solidaire ».

Pas étonnant que ses collègues, « à cran car déjà surmené/es », aient avalé de travers. « Car la charge de travail s’est alourdie. Contrairement à la vague 1, cette fois, les gens n’annulent pas leurs soins, les hôpitaux renvoient des patients à la maison pour faire de la place pour les covid+, des parents reprennent leur enfant handicapé qui d’habitude passe la semaine en centre d’hébergement spécialisé… De plus, quand bien même il s’agit d’un coup de pouce rémunéré, négocié avec l’Inami, les infirmières épaulent déjà les centres de testing. C’est là un signe de l’entraide dont elles savent faire preuve. » Mais un message qui laisse entendre qu’il n’y a qu’à l’hôpital qu’on travaille avait peu de chances d’être bien accueilli…

Damien Nottebaert espère que les concertations avec les autorités wallonnes pourront malgré tout reprendre dans la sérénité et invite celles-ci à consulter les représentants de la profession avant d’allumer pareillement la mèche. Il adresse un autre message, à ses collègues : attention à l’overbooking ! « Je redoute que certain/es ne s’engagent à trop de choses, dans leur ‘primo-métier’ du soin à domicile ou en dehors, au risque de tomber dans l’épuisement professionnel. Je rappelle que nous ne sommes qu’au début de la vague 2… »

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.