« La relation médecin-patient ne saurait faire l’objet d’interférences indues, qu’elles soient administratives, économiques ou politiques », estime l’Association médicale mondiale (AMM). Ce qu’elle exprime officiellement dans une déclaration où elle s’inquiète aussi du « caractère toujours plus technologique de la médecine ».
Covid-19 oblige, l’AMM vient de tenir sa 71ème AG en ligne, sous la houlette d’un nouveau président, David Barbe, qui est à la base MG dans le Missouri. Elle a voté une prise de position, dite « la Déclaration de Cordoue » (ville où l’ AG aurait dû se tenir), centrée sur la relation médecin-patient.
L’AMM le rappelle : celle-ci remonte aux origines de la médecine. Elle repose notamment sur un processus commun de décision, l’autonomie du patient et du médecin, l’assistance, le confort et la fraternité, « le tout dans une atmosphère de confiance ». Or, l’AMM voit différentes menaces peser sur ce lien privilégié, « des influences à la fois internes et externes aux systèmes de santé », dit-elle. Parmi ces menaces, l’AMM cite « le poids croissant de la technologie, qui conduit à une vision mécaniste des soins de santé, au détriment de ses aspects humains » et elle déplore que « les aspects économiques des soins de santé entravent l’établissement de relations de confiance authentiques ».
Dès lors, la déclaration de Cordoue aligne un certain nombre de recommandations, réaffirmant e.a. comme composants essentiels de soins médicaux de haute qualité l’autonomie professionnelle et l’indépendance clinique. L’AMM y formalise son opposition à toute interférence, « qu’elle provienne d’un gouvernement, d’autres agents ou d’institutions administratives », dans la pratique de la médecine et la relation médecin-patient.
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Vincent LAMY
05 novembre 2020J'ai assisté "virtuellement" à la dernière assemblée générale de l'Association Médicale Mondiale (www.wma.net) qui réaffirme à travers la Déclaration de Cordoue la place essentielle de la relation particulière du patient et de son médecin.
En cette période difficile de pandémie, cette déclaration confirme les préoccupations éthiques des médecins à travers le monde.
Je vous invite à la lire.
Vincent Lamy, secrétaire général aux affaires internationales, ABSyM-BVAS.