Les nouvelles contaminations et admissions à l'hôpital de patients atteints du coronavirus continuent d'augmenter mais à un rythme moins rapide, a indiqué lundi Yves Van Laethem, porte-parole interfédéral Covid-19. Toutefois, la situation reste "préoccupante" dans les hôpitaux, principalement au niveau des soins intensifs dont le nombre de patients traités devrait continuer à augmenter, peut-être jusqu'à la deuxième semaine de novembre, selon lui.
Les admissions à l'hôpital de malades du Covid-19 double actuellement tous les 14 jours, contre tous les huit jours la semaine dernière. Dans les soins intensifs, le nombre de patients augmente tous les 10 jours, contre tous les huit jours "ces dernières semaines", a précisé M. Van Laethem.
Au total, les hôpitaux soignent 6.923 patients atteints du Covid-19, dont 1.223 se trouvent aux soins intensifs. Ce qui se rapproche du pic observé pendant la première vague, le 8 avril, avec 1.285 malades aux soins intensifs. Soixante pour cent des patients traités aux soins intensifs ont besoin d'une ventilation artificielle.
Un pic semble avoir été atteint mercredi dernier, avec 743 hospitalisations en un jour. Ce nombre diminue depuis.
Les admissions sont les plus nombreuses dans les provinces de Liège et du Hainaut, ainsi que dans la Région de Bruxelles-Capitale, qui représentent à elles trois la moitié des hospitalisations. Elles comptaient 60% des admissions la semaine dernière.
Le ralentissement des admissions, auquel s'ajoute l'entrée en vigueur de mesures plus strictes ce lundi, devrait permettre de ne pas dépasser la limite des 2.000 lits en soins intensifs, a espéré M. Van Laethem.
Outre une diminution réelle des patients sévèrement atteints, d'autres critères peuvent expliquer le ralentissement des nouvelles admissions, a admis le porte-parole interfédéral, comme les critères pour être hospitalisés. "Dans certaines régions et hôpitaux, certainement les plus touchés, il est plus que probable que les critères ont été durcis", a-t-il signalé. La qualité et la quantité de soins prodigués à domicile et en maisons de repos ont également été augmenté, par exemple en administrant de l'oxygène chez les personnes atteintes ou dans les maisons de repos. "Il est important de garder une qualité de soins optimale hors des hôpitaux", a-t-il appelé, ajoutant que ces données devront être intégrées dans les prochains jours afin d'obtenir une "meilleure compréhension" des hospitalisations.
Les nouvelles infections continuent également d'augmenter, avec un pic atteint le mardi 27 octobre où 21.953 nouveaux cas ont été rapportés. La moyenne hebdomadaire se situe toutefois à 15.582 lundi, ce qui est moins que la moyenne hebdomadaire communiquée dimanche (15.967 nouveaux cas par jour). La hausse s'élève sur une semaine à "seulement" 14%.
La politique de testing a cependant changé, les personnes asymptomatiques ne pouvant plus être dépistées. En tenant compte de ce paramètre, l'augmentation atteint 29%, "ce qui est nettement plus bas que les semaines précédentes où des hausses de 100% étaient la règle", a souligné M. Van Laethem.
Par ailleurs, l'âge moyen des personnes infectées continue d'augmenter, avec la moitié des nouveaux cas âgés de plus de 43 ans. Le nombre d'infections auprès des enfants et adolescents, lui, diminue tandis qu'il se stabilise chez les personnes âgées d'une vingtaine d'années. La situation est plus critique pour les octogénaires, le nombre d'infections doublant chez les personnes de plus de 80 ans tous les 11 jours. Or, cette population risque davantage de développer des complications et d'être hospitalisée.
Le ralentissement des nouveaux cas est surtout dû à une baisse dans le Brabant flamand, le Brabant wallon et la Région de Bruxelles-Capitale. Les nouvelles contaminations augmentent partout ailleurs mais de manière plus "modérée". En nombres absolus, les provinces de Liège et du Hainaut restent les plus touchées.
Les décès, eux, augmentent fortement, avec 113 morts en moyenne par jour, ce qui représente une augmentation de 164% en une semaine. Il était attendu que cet indicateur augmente, accusant généralement un retard de "deux à trois semaines" par rapport aux infections et hospitalisations, a précisé M. Van Laethem.
Le nombre de décès double tous les cinq jours. Vendredi dernier, le 30 octobre, 158 personnes ont perdu la vie des suites du Covid-19, ce qui représente à un peu près la moitié du pic atteint le 8 avril, avec 312 morts en une journée.
"Le train à grande vitesse ralentit mais il est toujours sur sa lancée", a prévenu le porte-parole interfédéral, soulignant que les "deux prochains jours" devraient confirmer s'il y a effectivement une stabilisation. "Les nouvelles positives ne doivent pas occulter une situation préoccupante", a-t-il insisté.
"Il est crucial que les mesures strictes soient appliquées pour reprendre le contrôle du virus", a-t-il appelé, rappelant que le plus important était de respecter la distance d'1,5 m et de limiter ses contacts rapprochés. "Le chemin est encore long: nous devons encore atteindre un plateau, puis arriver à une diminution persistante et significative assez longue pour retrouver une zone de sécurité", a-t-il ajouté, avant de souhaiter aux Belges une "semaine de vacances de la Toussaint pas trop désagréable".
Lire aussi : La baisse des nouveaux cas concentrée à Bruxelles et dans les Brabants