Le fonctionnement de nombreux comités consultatifs belges est peu ou pas documenté et est dominé par un petit groupe de 'super conseillers', selon les conclusions de deux chercheurs de l'Université d'Anvers (UAntwerp). Ceux-ci ont cartographié pour la première fois les 1.137 conseils consultatifs fédéraux et régionaux. Leur travail fait partie d'un projet européen qui analyse la manière dont les autorités impliquent la société civile dans l'élaboration des politiques.
Sur les 1.137 conseils consultatifs identifiés par les chercheurs Jan Beyers et Evelien Willems, 616 se concentrent sur la formulation de recommandations pour de nouvelles initiatives législatives et/ou la mise en oeuvre de politiques générales. Les autres organes s'occupent principalement de l'octroi de subventions (pour des projets), d'accréditations (professionnelles), de permis, de procédures de recours, de procédures de sélection et d'examen, ainsi que de tâches de gestion.
Les conseils consultatifs concernent principalement les secteurs de la santé et de l'économie. En Flandre, ils mettent particulièrement l'accent sur les compétences régionales tandis que les organes wallons s'intéressent davantage aux matières communautaires.
Les chercheurs constatent que seuls 54% des conseils consultatifs publient un rapport annuel. Par ailleurs, 51% ne précisent pas à quelle fréquence ils se réunissent et plus de 70% ne fournissent pas de renseignements sur le nombre d'avis formulés. Le fonctionnement des conseils les plus importants est toutefois professionnel et transparent, ajoute l'étude.
Dans les 616 conseils consultatifs politiques, 1.250 organisations d'intérêt sont représentées mais 719 d'entre elles ne disposent que d'un siège dans un seul organe. Les partenaires sociaux tels que les syndicats, les fédérations patronales, les mutuelles et les grandes organisations du secteur de la santé jouent par contre un rôle dans de nombreux conseils consultatifs. Les chercheurs évoquent «un très petit groupe de super conseillers que vous rencontrez partout».