«Covid-19: pas de liberté thérapeutique en médecine générale» (D.Sneppe)

Pourquoi le médecin de famille n’aurait-il pas le droit de prescrire des produits off-label en invoquant sa liberté thérapeutique interroge la députée Dominiek Sneppe en commission santé publique de la Chambre. Le ministre Vandenbroucke refuse tout compromis sur ce plan.

Lorsqu’un généraliste est confronté à un patient avec un test positif et de légers symptômes de Covid, il lui conseille aujourd’hui de rester chez lui et de se rendre à l’hôpital si son état se détériore… mais pourquoi ne pas permettre aux médecins de famille d’en faire davantage pour le traitement de ces cas légers, histoire d’éviter qu’ils ne se retrouvent à l’hôpital ? Cela permettrait de lutter contre la surcharge des établissements de soins. « Pourquoi le médecin de famille n’aurait-il pas le droit de prescrire des produits off-label en invoquant sa liberté thérapeutique ? » C’est la question qu’a soulevée la députée Dominiek Sneppe (Vlaams Belang) en commission santé publique de la Chambre.

Dans les faits, la prescription des médicaments comme le remdésivir et la dexaméthasone, indiqués contre la Covid-19 reste toutefois interdite aux médecins de famille. « Les demandes d’autorisation de commercialisation des anticorps monoclonaux sont en cours d’évaluation à l’EMA, mais un arrêté ministériel autorise déjà – de façon très restrictive – le recours à l’un de ces produits chez les patients à très haut risque de progression. Là aussi, ce traitement est toutefois réservé à un usage hospitalier. Aucun traitement spécifique n’est actuellement disponible pour les patients ambulatoires aux stades précoces de l’infection Covid-19 », a expliqué Frank Vandenbroucke.

Une réponse qui ne satisfait manifestement pas la députée Sneppe. « Alors qu’on insiste tant sur la vaccination pour désengorger les soins, pourquoi n’intervient-on pas aussi lorsque le patient n’est pas encore trop gravement malade ? S’il peut être traité rapidement, on évitera souvent que son état se détériore et il me semble très curieux qu’on n’exploite pas davantage cette possibilité. Si on veut vraiment alléger la charge pour les structures de soins, il semble évident qu’il faut intervenir à un moment où le patient n’est pas encore trop atteint… mais apparemment, ce n’est pas une priorité. On ignore complètement la contribution que pourraient apporter les généralistes, et je sais qu’ils sont nombreux à le déplorer. »

Les généralistes qui ne se tiennent pas aux règles du jeu risquent de devoir s’expliquer auprès de l’Ordre… mais d’après les informations dont dispose Dominique Sneppe, certains utilisent malgré tout ces traitements en catimini, au risque d’être suspendus. « La liberté thérapeutique n’a donc de liberté que de nom », conclut la députée.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Stephan HOUYOUX

    26 octobre 2021

    Quand va-t-on empêcher définitivement Vandenbroucke de nuire ! Combien de décès à mettre sur le compte de ce sinistre personnage ! Sans parler des médicaments que l’on ne peut citer , une étude prouve qu’une simple cardio aspirine journalière diminue de 49 % les hospitalisations dues aux vrais cas de covid ! Et c’est logique, évidemment, quand on connaît le mécanisme des complications dues au virus ! Pourquoi imposer un CST , alors que les vaccinés qui l’ont obtenus s’infectent également ( celui qui dit le contraire est un menteur et le mensonge est l’arme des complotistes) avec des charges virales parfois très élevées ( renseignez vous auprès d’experts compétents et indépendants ! Lorsqu’un vacciné est symptomatique il ne va pas faire sont test officiel pour ne pas voir son précieux sésame suspendu et donc son CST devient un permis de contaminer ! Donc les autres vaccinés et non vaccinés testés sont exposés ! Si CST, il est logique médicalement que tant les vaccinés que les non vaccinés soient testés de la même manière ! C’est une évidence que VDB balaie d’un revers de la main puisque son CST , dans l’état actuel n’est qu’une obligation vaccinale non déguisée pour veux qui connaissent un minimum le sujet !
    La bonne nouvelle, c’est que dans un mois , tous les citoyens se seront rendus compte de la supercherie.

  • Jean-Michel SERVAIS

    22 octobre 2021

    Diable, diable !
    La médecine est certes un art ; l'art réside dans le colloque singulier et la confiance que le praticien peut (et doit) instaurer avec le patient. Sans doute notre consœur n'a plus lu depuis longtemps et a loupé le chapitre "evidence based medecine". Comment parler de liberté thérapeutique alors que certains médecins disent sans vergogne à leur patient qu'il faut attendre un peu pour se faire vacciner car "on n'a pas assez de recul"...
    N'a -t-on pas assez critiqué des études de faible puissance statistique (en début de pandémie) pour maintenant ne pas reconnaître le bien-fondé de celles qui réservent à certains stades de la maladie ou de la localisation des malades certains traitements ciblés.
    Saupoudrer des corticoïdes, qui font leurs preuves sur des séries spécifiques (graves et hospitalisées) ne va pas résoudre le problème.
    Notre job est de dépister les cas, de les protéger, de les faire vacciner, de leur apprendre à ne pas laisser trainer leur nez au-dessus du masque; de jeter son mouchoir...
    Si certains praticiens(-ciennes) pensent que leur dignité est au-dessus de ce travail, alors...
    Notre job est d'expliquer les positions des virologues, de soutenir les mesures courageuses et difficiles du Ministre, de se préparer à des "pandémies X", à exiger des équipements de protection (merci dr maggy) et des moyens fiables de dépistage, de pouvoir se lier aux systèmes de partage des données avec simplicité, de veiller à la protection de la vie privée (et donc de contrôler les "big brothers" de l'informatique).
    Allez, il y a du pain sur la planche!
    Dr JM Servais, chirurgien-urgentiste (retraité et vaccinateur).

  • Raymond Moriaux

    17 octobre 2021

    Aucune liberté n'est sans limite. Celle de prescrire comme toutes les autres. Confondre l'exigence du respect des guides-lines avec une sorte de censure autoritaire relève d'une forme de délire paranoïde. Qui devient carrément dangereux quand il s'accompagne de recommandations insensées, elles-mêmes fruits d'une très excessive confiance dans l'épaisseur de sa science personnelle.

  • Jean-Michel SERVAIS

    11 octobre 2021

    La liberté thérapeutique connaît une limite: l’EBM
    Nous ne pouvons nous transformer en
    Moliéresques Purgons comme le sot de Marseille ; il a fait assez de dégâts
    Connaissons nos limites en pratique de ville ; sachons reconnaître les cas que certains qualifient de « légers «  et conseillons la vaccination contrairement à ce confrère qui conseillait d’attendre!
    Arrêtons de parler de recul et soyons les sectateurs des vaccins en général et dès vaccins anti influenza en particulier. Trop de certificat de complaisance face au RRO sont lourdement délétères!
    Dr JM Servais vacciné et déçu de lire les commentaires à propos de cette sotte interpellation

  • Jean-Louis MARY

    11 octobre 2021

    J’ai prescrit de la dexamethasone , mauvais exemple dans cet article .
    Par contre en 2020, le plaquenil était impossible en première ligne mais était systématiquement prescrit , dans certaines régions, pour les patients hospitalisés.
    Donc, on ne saura jamais si cette molécule pouvait diminuer les hospitalisations en étant donné à un stade précoce de la maladie.
    VDB et Moreale ont une conception étatique de la médecine et bien sûr antilibérale.
    On a tout fait pour ne surtout pas donner un rôle actif à la première ligne de soins dans la crise covid , la plus belle illustration est la campagne de vaccination, au printemps les généralistes français vaccinaient, ici on a dû attendre octobre …

  • Marie-Louise ALLEN

    11 octobre 2021

    Hippocrate se retourne dans sa tombe... bientôt les médecins fidèles à leur serment transformés en martyrs . Drôle d'époque où ce sont les politiques qui décident de la santé ou de la mort après séjour en soins intensifs de leurs concitoyens. Comme disait une connaissance, n'importe quelle maladie non diagnostiquée et non traitée, ou traitée avec retard, évolue, parfois encore plus gravement , comme la covid. Exemple concret: patiente avec pneumonie covid de "seulement" 20% du poumon est renvoyée chez elle avec le traitement "miracle", paracétamol, et invitée à retourner à l'hôpital quand son état se sera aggravé. à votre avis, qu'est ce que j'ai fait?

  • David BOUILLON

    11 octobre 2021

    Bravo à cette députée de dire tout haut ce qu' il se passe. Respect!

  • Stephan HOUYOUX

    11 octobre 2021

    Le code de déontologie médicale oblige le médecin à prendre en charge son patient ! Le dafalgan n’est pas une prise en charge et quand le patient se rend en détresse respiratoire, il est en micro thromboses généralisées ! Une cardio aspirine diminue de moitié les hospitalisations selon une très sérieuse étude ! L’Ordre des médecins est déjà cité devant le tribunal pénal pou Non assistance en personne en danger ! Ceci devrait être systématiquement utilisé.

  • Luc BAGUET

    11 octobre 2021

    Très bonne remarque, Mme Steppe. Bravo.

  • Xavier LEQUEU

    11 octobre 2021

    A ma connaissance je pense que nous avons tous encore notre liberté thérapeutique .
    Les patients qui nous consultent nous font confiance en grande partie .
    JE pense que si un jour nous ne sommes plus libre de nos prescriptions dans la limite du raisonnable bien sûr on peut alors remettre son "tablier" et aller vendre des oranges ( vit C )

    DR X LEQUEU