Le personnel des maisons de repos publiques remet ses revendications au ministre Maron

Quelque 150 représentants du secteur des maisons de repos publiques et apparentées de la capitale se sont rendus jeudi matin en front commun syndical au cabinet du ministre bruxellois de la Santé, Alain Maron, pour lui transmettre leur cahier de revendications, alors que se profile une réforme du secteur.

Le nombre de manifestants qui s'étaient préalablement rassemblés sur la place Rogier avait été contingenté à 50 par organisation, Covid oblige.

Leurs 35 revendications visent à la fois les revenus des travailleurs; les déficits en personnel par rapport au cadre actuel, mais aussi des évolutions observées dans les missions des maisons de repos, dans le contexte du vieillissement de la population et du raccourcissement de la durée des séjours en hôpital; la formation; et les périodes de repos.

Une délégation de représentants syndicaux a été reçue par trois représentants du cabinet du ministre Maron durant une heure, ce qui a permis d'exposer les revendications par le détail. 

De sources syndicales, on indiquait, à l'issue de la réunion, avoir bénéficié d'une écoute attentive et d'une prise de conscience du vécu du personnel. Il a notamment été expliqué qu'une série d'initiatives étaient prises pour redéfinir les barèmes. Des discussions en groupes de travail sont engagées à ce propos. 

Cela ne concerne pas les normes d'encadrement. 

En ce qui concerne les barèmes, l'Institut de Classification de Fonctions (IFIC)  étudie une redéfinition des barèmes sur base des fonctions exercées, en tenant compte notamment de la pénibilité des tâches. C'est cet institut qui a procédé à la classification des fonctions dans les hôpitaux. 

Les résultats de l'étude en ce qui concerne les maisons de repos publiques seront présentés une première fois le 26 octobre prochain. Des groupes de travail examineront ensuite l'impact de cette classification sur l'ensemble de la carrière pour le personnel.

Du cahier de revendications, on retiendra essentiellement l'exigence d'une augmentation des normes d'encadrement infirmier et soignant, grâce à de meilleurs outils pour calculer le degré de dépendance des personnes en MR/MRS. 

Les syndicats considèrent, dans ce contexte que les tensions exercées sur les hôpitaux et leur financement impactent directement les MRS, en augmentant le nombre de résidents de court séjour avec des pathologies plus aigües. Les normes d'encadrement ne tiennent pas compte actuellement de ce turn-over. Or, ces patients nécessitent plus de personnel (kinésithérapeutes, logopèdes, ergothérapeutes), pour permettre un retour à domicile.

Les organisations syndicales demandent aussi l'augmentation du taux de remplacement pour les embauches compensatoires dans le cadre des aménagements de fin de carrière et une clarification de la règlementation en la matière. 

Elles veulent une revalorisation barémique des aide-soignants et des infirmiers/infirmières vu la modification du nombre d'années d'études, et une avancée vers un 13e salaire comme dans les secteurs fédéraux de la santé.

En prolongation de la décision de prolonger les carrières jusqu'à l'âge de 67 ans à partir de 2030, les syndicats demandent deux jours de congé supplémentaires pour le personnel des MR/MRS, avec la création d'emplois Maribel social pour permettre au travailleur d'avoir une fin de carrière plus légère. Ils souhaitent une revalorisation des prestations inconfortables et des heures supplémentaires, la possibilité de ne plus travailler de nuit à partir de 50 ans sous certaines conditions et à partir de 55 ans seulement sur base volontaire, ainsi que la reconnaissance du droit à trois semaines de congés annuels avec trois week-ends d'affilée. 

Ils réclament le financement du personnel logistique et administratif pour permettre au personnel de soins d'avoir le temps nécessaire à la réalisation de toutes ses obligations à l'égard des résidents.

Autre revendication: la multiplication des lits MRS et plus particulièrement ceux de revalidation, un besoin qu'ils jugent crucial en raison du raccourcissement de la durée de séjour en hospitalisation.

Selon les syndicats, les hôpitaux trichent sur les échelles de dépendance pour que le patient soit accepté en Maison de Repos où il y a davantage de lits disponibles alors que celui-ci aurait eu besoin d'une place en MRS. 

Ils demandent encore l'organisation et le financement de la formation à la gestion de la personne âgée démente et de la personne âgée souffrant de la maladie d'Alzheimer.

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