Mort de Christian Bonnet à La Louvière: la responsabilité des médecins pas engagée, mais ...

La cour d'assises du Hainaut a auditionné, lundi après-midi, les experts qui ont enquêté sur la mort tragique de Christian Bonnet, décédé au CHU Tivoli de La Louvière le 15 décembre 2014, moins de vingt-quatre heures après avoir été roué de coups . La responsabilité des médecins n'est pas engagée, même si la communication pose question.

La cour d'assises du Hainaut a auditionné, lundi après-midi, les experts qui ont enquêté sur la mort tragique de Christian Bonnet, décédé au CHU Tivoli de La Louvière le 15 décembre 2014, moins de vingt-quatre heures après avoir été roué de coups sur la rue de Bouvy à la Louvière par Jonathan Lévêque. Pour les médecins légistes, le décès était inévitable et l'auteur a visé des zones vitales. La responsabilité des médecins n'est pas engagée, même si la communication pose question.

La scène qui s'est déroulée, peu avant 22h00 sur la rue de Bouvy à La Louvière, a &e acute;té filmée par une caméra urbaine. On y voit un homme, Jonathan, qui cogne la victime avec ses mains, ses pieds, sous les yeux de témoins, dont certains ne se sont même pas arrêtés pour porter secours à la victime. L'accusé revient à l'attaque à plusieurs reprises et saute sur la victime, couchée sur le sol. La scène dure quelques minutes.

Vers 22h15, l'ambulance arrive. L'agresseur prend la fuite vers le centre-ville. La victime, semi-consciente, est emmenée aux urgences. "Il avait le visage rouge mais aucune trace de coup n'était visible", d'après un ambulancier. Dans le motif d'admission aux urgences, il n'était pas précisé que Christian Bonnet avait été victime d'une agression, bien que les ambulanciers l'avaient signalé dès leur arrivée.

Des policiers louvièrois sont arrivés à l'hôpital dans la foulée. Ils ignoraient encore qu'il y avait eu une agression. Comme la victime était semi-consciente, les urgentistes ont fait un scanner cérébral à 22h55. L'examen n'a rien révélé d'anormal. Durant la nuit, Christian Bonnet déambulait encore dans les couloirs de l'hôpital. Ses jours ne semblaient pas en danger. Il ne se plaignait pas de douleurs au ventre, probablement atténuées par son taux d'alcool de 4,3 grammes d'alcool par litre de sang. La victime aurait aussi chuté de son lit mais, selon les experts, cette chute n'est pas compatible avec les lésions.

A partir de 7h00, l'homme a fait deux arrêts cardiaques. Son état s'est dégradé et il a été admis aux soins intensifs. Le chef de service n'avait toujours pas été informé d'une agression alors que les policiers ont pu visionner les images à 5h20. Ils n'ont pas averti l'hôpital car, à 3h20, on leur avait indiqué que les jours de la victime n'étaient pas en danger.

Un scanner abdominal réalisé à 14h19 a révélé d'importantes lésions au niveau des reins et du foie, avec phénomènes hémorragiques. L'autopsie réalisée en soirée a révélé la cause de la mort. Les dégâts internes étaient conséquents, des côtes étaient brisées, le foie et le rein droit étaient déchirés, il y avait une hémorragie importante. "Les coups ont dû être violents pour provoquer ce type de lésions", a commenté un médecin légiste. D'une part, la couche abdominale est importante. D'autre part, la victime portait plusieurs vêtements sous son manteau.

D'autres médecins ont néanmoins balayé la responsabilité des médecins dans cette affaire. Un collège d'expert estime qu'ils ont agi comme il fallait. "Le décès était inévitable", d'après les médecins légistes. "Je ne connais pas beaucoup de chirurgiens qui auraient pu le sauver", a insisté un médecin.

Le lien causal entre les coups et la mort est établi mais l'intention d'homicide reste contestée par la défense.

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