«Je connais un cas de suicide mais 50% des assistants risquent le burn out, alors...» (Jérôme Lechien)

«Les médecins sont censés être en bonne santé, mais ce n’est pas le cas», dénonce le Dr Jérôme Lechien, président de l’AMIF, association de défense des médecins intra hospitalier en formation et co-fondateur du CIMACS.

Les situations sont-elles les mêmes en France et en Belgique ?

Jérôme Lechien : « La situation en France est transposable en Belgique. Nos conditions de travail s'aggravent d'années en années. On a un métier qui demande pendant notre formation de travailler beaucoup pour être bien formé. Il faut donc prester un nombre élevé d'heures et c'est normal surtout dans les disciplines chirurgicales. Ceci dit nous avons aussi besoin de repos pour être bon. Il faut respecter les lois sur le travail au niveau du nombre d'heures par jour. »

Y a-t-il des suicides chez nous aussi ?

«Je connais personnellement un cas de suicide mais surtout des cas de  burn out. Aujourd'hui, il concerne 50% des assistants avec des symptômes comme les trous de mémoires, les énervements....Si on veut respecter la loi sur le travail, les assistants devraient s'attaquer à leur maître de stage...qui sont ceux qui vont leur donner leur diplôme. Difficile donc. »

Tous les services sont touchés ?

« En étant objectif, il faut dire que les surcharges dépendent des services, des spécialités et des hôpitaux. »

D’où vient la pression ?

« Des hôpitaux pour que l'on soit rentable. Cela  impose un certain nombre de garde et de consultation. L'étau se resserre  sur les candidats spécialistes. Des jeunes médecins disent qu'on leur refuse leur congé. »

L’impact sur les médecins... et les patients ?

« Inévitablement. Si les médecins sont en moins bonne santé, cela aura un impact sur la qualité des soins au patient en plus de l’impact sur la santé des médecins à court et à long terme

Quelles solutions sont-elles applicables ?  

« Si on engageait plus de jeunes médecins, il y aurait moins d'abus. Si on ne desserre pas le numerus clausus, le système de soins hospitaliers belges va s'effondrer. Il ne tient actuellement que grâce à l'injection de médecins venant de l'étranger. Il convient aussi de mieux tenir compte des plages de repos pour les médecins de garde. »

Vous voulez agir aussi ?

«On va lancer le « Cimacs » : un comité interuniversitaire des médecins assistants candidats spécialistes de Belgique francophone. Il sera sur pied dans un mois et demi. Nous voulons aider les médecins assistants qui sont dans des situations difficiles. »

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