Vaccination: les médecins anesthésistes et réanimateurs appellent à revoir les priorités

La priorité accordée aux maisons de repos dans la vaccination n'est pas opportune, estime l'Association professionnelle des médecins spécialistes en anesthésie et réanimation (APSAR). Selon elle, il faut commencer par les soignants à l'oeuvre dans les soins intensifs.

"Les arguments en faveur de l'ordre de priorité actuel des vaccinations ne sont pas corrects d'un point de vue médico-scientifique", a déclaré l'APSAR dans un communiqué diffusé jeudi.

La vaccination des résidents des maisons de repos n'entraînera pas une diminution de la charge de travail dans les soins intensifs, affirme-t-elle. Leur état de santé est tel en général que peu d'entre eux ont des chances d'être admis en soins intensifs. Le placement sous respirateur est décidé en tenant compte des chances de survie du patient et des séquelles qui y en résulteront.

Le gain qui en découlerait serait d'ailleurs rapidement perdu si le personnel hospitalier non vacciné ne tenait pas le coup en cas de troisième vague et si les hôpitaux n'étaient plus en mesure d'accueillir les patients.

"Les résidents des maisons de repos et de soins doivent aussi pouvoir être admis à l'hôpital pour d'autres soins indépendants de la COVID-19 et d'une éventuelle troisième vague. A cet égard, la disponibilité des dispensateurs de soins à l'hôpital est vitale et nous ne pouvons pas permettre qu'ils soient massivement en incapacité après avoir été infectés par la COVID-19 (comme c'est arrivé à Bergame, en Italie, lors de la première vague)", a souligné l'association.

Le 14 décembre, ces médecins ont écrit au ministre de la Santé, Frank Vandenbroucke, et au coordinateur des vaccination, Dirk Ramaekers, mais disent n'avoir pas reçu de réponse.

"Nous estimons que tous les dispensateurs de soins étroitement impliqués dans le traitement des patients atteints de la COVID-19 devraient être vaccinés en même temps que les dispensateurs de soins des maisons de repos et de soins. Il s'agit donc de l'ensemble des dispensateurs de soins oeuvrant contre la pandémie de COVID-19, à savoir: en première ligne, les infirmiers et les généralistes; et dans les hôpitaux, les intensivistes, les urgentistes, les anesthésistes, les infirmiers de ces services, sans oublier le personnel chargé de l'assainissement des locaux où les soins sont dispensés", y disaient-ils.

Interrogé par Belga, l'un des dirigeants de l'APSAR, le Dr Heylen, estime qu'en une journée, les 6.000 infirmiers actifs en soins intensifs peuvent être vaccinés. L'association réfute d'ailleurs l'argument selon lequel la technicité des vaccins de Pfizer retarderait la vaccination. Certes, les vaccins doivent arriver à une température extrêmement basse à l'hôpital mais ensuite ils sont simplement décongelés, dilués et doivent être administrés dans les 6 heures. "Cette procédure n'est absolument pas compliquée et ne justifie aucune perte de temps", ajoutent-ils.

Lire aussi : Vaccination: les soignants veulent être prioritaires (Lettre ouverte)

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