Budget santé : « Il va y avoir 10% d’augmentation d’index de juillet 2022 à juillet 2023. C’est intenable ! » 

Le secteur des soins de santé souffre chaque jour de la crise actuelle. Si le budget global 2023 passera de 32 à 35 milliards à cause principalement de l’indexation, la  crise énergétique et son impact sur les budgets des hôpitaux et les médecins sont très importants.

Lors de la dernière réunion du Comité d’assurance qui se penchait sur le budget 2023, on a pu prendre conscience de l’impact de l’indexation maintenant et pour les mois qui viennent. En effet, sur base des estimations du Bureau du Plan du 6 septembre 2022, l’impact de l’indexation du 1er août 2022 s’élève, pour l’année 2022, à 81.853 milliers d’euros et, pour l’année 2023, à 196.448 milliers d’euros. 
Cela ne s’arrêtera pas là : 
-L’impact de l’indexation du 1er novembre 2022 s’élève, pour l’année 2022, à 33.396 milliers d’euros et, pour l’année 2023, à 200.377 milliers d’euros
-L’impact de l’indexation du 1er janvier 2023 s’élève, pour l’année 2023, à 204.384 milliers d’euros
-L’impact de l’indexation du 1er mars 2023 s’élève, pour l’année 2023, à 173.727 milliers d’euros
-L’impact de l’indexation du 1er août 2023 s’élève, pour l’année 2023, à 88.601 milliers d’euros

Fortes tensions et indice pivot

On peut le voir les chiffres sont très interpellants, voire catastrophiques. « Il va y avoir 10% d’augmentation d’index de juillet 2022 à juillet 2023. C’est intenable ! » nous rappelle-t-on. «  Les honoraires des médecins paient du personnel qui lui a des indexations automatiques, le matériel, l’énergie....tout augmente. Avec les honoraires Inami, cela va devenir intenable pour les médecins ».

Certains, autour de la table, pensent qu’il faut passer au plus vite à un indice pivot pour amortir ces hausses ou une indexation sur le modèle des honoraires mais deux fois par an et pas une fois par an. « Il faut une amélioration de la recette pour rencontrer ces dépenses exceptionnelles....sans quoi il va être difficile de trouver un accord entre toutes les parties. » 

Les hôpitaux engloutis

En fin d’année, on peut craindre du côté des hôpitaux que la marge nationale de 116 millions d’euros sera mangée par les coûts énergétiques. Une situation qui inquiète le secteur alors que le gouvernement s’en tient actuellement à sa norme de croissance et au fait que les marges dégagées doivent être consacrées aux initiatives nouvelles et transversales. « Cette situation ne peut amener que des tensions avec les médecins spécialistes. Il y a un fossé gigantesque entre le terrain et le gouvernement. Il ne faut pas oublier qu’actuellement, des hôpitaux ferment des lits, des unités de soins, qu’on manque d’infirmière et que beaucoup de médecins spécialistes quittent l’hôpital un peu partout quand ils peuvent. Le risque est de voir de moins en moins de médecins qui travaillent à l’hôpital être conventionnés.
La question du coût du covid
Par ailleurs, lors de la fixation de la préfiguration du budget 2023, il a été proposé de prévoir une ligne budgétaire distincte hors objectif budgétaire, ceci afin de pouvoir poursuivre certaines mesures telles que les tests PCR et faire face aux éventuels surcoûts supplémentaires qui en découlent. Ici également, au niveau des recettes, une provision est prévue pour faire face aux coûts COVID- 19. 
Sur base des hypothèses provisoires, l’impact global est estimé à 296.693 milliers  d’euros pour l’année 2023. A titre de comparaison, en 2020 et 2021, le surcoût effectif des mesures spécifiques COVID-19 hors objectif budgétaire s’élevait respectivement à 897,170 millions d’euros (dont environ 200 millions d’euros pour le testing) et 1,123 milliard d’euros (dont environ 640 millions pour le testing).

Enfin, en 2022, un budget de 123.650 milliers d’euros a été prévu pour différents objectifs soins de santé et appropriate care. Toutes ces mesures n’entreront pas en vigueur le 1er janvier 2022. Un montant de 50 millions d’euros ne sera ainsi pas dépensé en 2022, montant qui contribuera à améliorer le solde budgétaire du gouvernement fédéral. Ce montant sera déduit des 12èmes budgétaires selon les mêmes modalités que précédemment.

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