Le soutien de l'Union européenne au secteur de la santé dans des pays partenaires tels que la République démocratique du Congo, le Burundi ou le Zimbabwe souffre d'une mauvaise coordination sur le terrain, pointe du doigt mercredi la Cour des comptes européenne.
"Il est urgent d'agir pour que les fonds européens soient utilisés plus efficacement. Il faut améliorer les critères d'allocation des fonds, veiller à maintenir les coûts de gestion à un niveau raisonnable et trouver des solutions pour inscrire les projets dans la durée", exhorte George-Marius Hyzler, le membre de la Cour responsable de l'audit en question.
Les projets examinés concernaient la gratuité des soins, l'organisation de formations pour les professionnels de la santé et la reconstruction de centres de santé.
Étagères vides dans les dispensaires, matériel sous-utilisé parce que fourni en excès lors d'interventions non concertées, médicaments et vaccins disponibles qu'en petites quantités, rupture de stock pendant des mois pour des articles de première nécessité... Telles sont quelques-unes des constatations des auditeurs.
"La cascade d'acteurs intervenant dans la mise en œuvre des projets fait gonfler les coûts d'intervention", déplore la Cour. Car dans la plupart des cas, les partenaires chargés de la mise en œuvre et les sous-traitants facturent des frais de gestion "parfois deux fois plus élevés" que le montant alloué à des interventions, dans des domaines tels que la santé maternelle et infantile ou la nutrition.
Les auditeurs ont aussi pointé des problèmes de durabilité de l'aide, en l'absence de stratégies suivant l'arrêt des injections de fonds. "Les gouvernements bénéficiaires ne disposent pas de ressources budgétaires suffisantes et renâclent à s'engager".
La Cour des comptes fournit une série de recommandations à la Commission. Au total, le soutien de l'UE au secteur de la santé dans les "pays partenaires" s'établit à plus de 2 milliards d'euros pour la période 2021-2027.