Des chercheurs de la KUL font une découverte importante dans la transplantation des reins

Des chercheurs de l'université catholique de Louvain (KU Leuven) ont annoncé vendredi avoir découvert un mécanisme qui peut jouer un rôle important dans le rejet d'un rein après une transplantation. Les résultats de la recherche pourraient à terme augmenter les chances de réussite des transplantations.

Chaque année, environ 500 personnes en Belgique subissent une transplantation rénale. Quinze à vingt pourcents d'entre elles présentent des symptômes de rejet, même après avoir reçu des médicaments réduisant la réaction du corps au nouvel organe "étranger".

"Le traitement immunosuppresseur classique repose sur l'idée que le système immunitaire s'attaque aux cellules étrangères à l'organisme et qui n'y ont donc pas leur place", explique le professeur Maarten Naessens, du groupe de recherche en néphrologie et transplantation rénale (KU Leuven). "Pour nos recherches, nous sommes partis d'une approche différente : le principe du 'missing self'."

Ce mécanisme ne recherche pas ce qui est étranger dans le corps, mais l'absence du type de tissu "propre". Au cours de ce processus, les cellules tueuses (cellules tueuses naturelles) recherchent des protéines propres au nouvel organe. Ils le font via les protéines du Complexe majeur d'histocomptabilité (CMH). Chaque cellule de notre corps possède des protéines du CMH et ces dernières diffèrent également d'une personne à l'autre. Les protéines du CMH déterminent ainsi le type de tissu.

Ainsi, le rein d'un donneur contient souvent des protéines du CMH différentes de celles du corps du patient. Les récepteurs KIR (NDLR : killer-cell immunoglobulin-like receptors) spécifiques des cellules tueuses naturelles du patient recherchent les protéines du CMH, mais comme elles sont différentes, ils ne les trouvent pas. Par conséquent, elles vont attaquer les cellules du donneur et les rendre inoffensives, rejetant ainsi l'organe du donneur.

Pour identifier ce principe du "missing self", les chercheurs ont dû recourir à l'analyse de l'ADN. "Si nous disposons d'un organe de donneur dont les protéines du CMH ne sont pas attaquées par les cellules tueuses naturelles du patient, il y a beaucoup moins de risques de rejet après l'opération", explique Jasper Callemeyn, médecin et chercheur en doctorat dans le groupe de recherche du professeur Naessens.

Actuellement, l'analyse ADN de la molécule du CMH fait déjà partie intégrante de la préparation d'une transplantation d'organe. "L'analyse actuelle de l'ADN permet de relier un patient à un organe de donneur en partie sur la base de la similitude du type de tissu", explique le professeur Naesens. "Nous avons élargi cette analyse et nous avons également examiné l'analyse de l'ADN des récepteurs KIR sur les cellules tueuses naturelles des receveurs. Cela nous permet de prédire si le mécanisme du "missing self" peut être activé après une transplantation, ce qui nous permet de mieux évaluer le risque de rejet."

Pour cette étude, les chercheurs ont travaillé à partir des données de 924 patients ayant subi une transplantation rénale à l'Hôpital universitaire de Louvain. Après la transplantation, les résultats ont été comparés avec l'ADN du patient et de l'organe du donneur. Les chercheurs ont découvert un lien étroit entre l'apparition ou non d'un rejet et la correspondance entre les protéines du CMH de l'organe du donneur et les cellules tueuses du patient.

"Comme l'analyse de l'ADN est déjà effectuée avant une transplantation, tant chez les receveurs que chez les donneurs, il est relativement facile de mettre en pratique les résultats obtenus en laboratoire", explique Jasper Callemeyn.

Les résultats de l'étude ont été publiés dans le Journal of the American Society of Nephrology.

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