Sept cas de contamination dans le personnel et quatre patients atteints. La Dr Caroline Depuydt psychiatre, chef de service à l’hôpital Fond’Roy, accuse le manque de réaction et de soutien du gouvernement. « Cela fait plusieurs semaines qu’on alerte le gouvernement qui ne réagit pas et ne fait rien ! Il nous dit que tout cela est très compliqué."
Depuis la fin de la crise du Covid, les hospitalisations « sous contrainte » ont explosé dans les unités psychiatriques : « Nous avons connu une augmentation de 50% des hospitalisations. » explique la Dr Caroline Depuydt psychiatre, chef de service à l’hôpital d’accueil spécialisé Fond’Roy,
Le risque augmente
Cette situation a compliqué la tâche des médecins et des infirmières qui travaillent dans ces services chaque jour : « Cela fait de nombreux mois que nous demandons au gouvernement d’agir à ce niveau et le phénomène s’est amplifié depuis la crise sanitaire avec des mises en observation qui explosent. On a plus de patient que de places disponibles ! »
Cette surcapacité en période de circulation du Covid a augmenté fortement le risque pour un patient ou un membre du personnel de contracter le virus : « Quotidiennement, on se retrouve avec des patients en crise ou dangereux mais on n’a pas plus de personnels. Les hospitalisations sous contraintes ne s’arrêtent pas. On a eu des patients qui se sont angoissés ou qui ont décompensé du fait d'un arrêt du suivi et du traitement lors du confinement . Nos services sont épuises par la crise Covid. »
7 membres du personnel touchés
Face à cette proximité et à cette charge de travail intense, l’équipe, composée de 25 membres du personnel soignant et trois médecins pour 35 lits, a été touchée par la Covid. « On a eu une personne positive testée pour un départ en vacances. On a eu au total sept membres du personnels positifs ( plus ceux en quarantaine et ceux en vacances) et quatre patients. Pour rappel, on dépend d’un labo privé pour faire des tests. On ne peut pas faire des tests comme on veut ce qui complique notre dépistage évidemment. »
Le soutien d’un autre centre
Pour gérer cette nouvelle crise sanitaire au coeur des vacances, la Dr Caroline Depuydt a pu compter sur le soutien du Centre Hospitalier Jean Titeca et son unité covid de 6 lits. « Ils ont réactivé leur unité Covid. On a mis nos patients positifs là-bas. A présent, on va rouvrir nos places dans un service qui a été infecté...que l’on a désinfecté comme on a pu. »
Manque de place
Que fait le gouvernement actuellement face à ce type de situation ? La Dr Caroline Depuydt sait qu’une réunion est prévue en septembre mais elle veut des actes : « Cela fait plusieurs semaines qu’on alerte le gouvernement qui ne réagit pas et ne fait rien ! Il nous dit que tout cela est très compliqué. On a demandé un budget en urgence pour mieux gérer ces prises en charge. Aujourd’hui, il faut le dire.. on fait de la psychiatries vétérinaires... ce n’est pas normal! »
Le manque de réaction des autorités
Actuellement, les patients imposés par les autorités publiques arrivent dans un service plein. « Ce n’est pas une solution en terme de santé publique. En plus, cela engage notre responsabilité médicale. Cette situation doit vraiment changer et les autorités politiques doivent en prendre conscience au plus vite. » conclut la Dr Caroline Depuydt .
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