L'UPPCF appelle à un soutien financier pour les psychologues cliniciens

Face aux difficultés croissantes de ses membres, l'Union professionnelle des Psychologues cliniciens francophones et germanophones (UPPCF) plaide pour une aide financière pour les psychologues indépendants de deuxième ligne. Dans une carte blanche publiée jeudi et signée par son président, Quentin Vassart, l'organisation professionnelle s'inquiète également d'une augmentation de la détresse psychologique causée par le confinement.

Largement impactés par la baisse de leurs consultations durant des semaines en période de confinement, une partie des psychologues indépendants se trouve aujourd'hui dans une "situation de précarité sociale". Certains d'entre eux ont quitté la convention Inami, "devenue intenable financièrement". D'autres envisagent de fermer définitivement leur cabinet. Un paradoxe, selon l'UPPCF, puisque "les études antérieures sur les conséquences psychologiques des pandémies (Sras, Ebola, grippe H1N1) nous prédisent une augmentation significative des soins psychologiques dans les prochains mois".

En effet, entre augmentation des troubles anxio-dépressifs, états de stress post-traumatique, deuils compliqués ou encore conséquences des violences intrafamiliales et de l'isolement social, des besoins accrus en soins psychologiques sont à prévoir dans les semaines à venir, souligne l'organisation. Elle appuie également l'importance de l'anticipation afin d'éviter qu'une "pandémie de troubles psychologiques" ne vienne s'ajouter à la crise virologique.

Afin de faire face à l'augmentation de la détresse psychologique d'une partie de la population et de pallier l'inaccessibilité aux soins pour la majorité des patients en détresse, l'UPPCF plaide pour un soutien financier de la deuxième ligne de soins psychologiques, constituée, notamment, de psychologues indépendants. Les consultations de ces derniers "ne sont actuellement pas remboursées par l'Inami et insuffisamment par les mutualités dans le cadre de leur assurance complémentaire."

Les psychologues cliniciens ont, dès le début du confinement, privilégié d'autres modalités (téléphone, téléconsultation) que la consultation classique en face à face. Les autorités ayant demandé le maintien des soins psychologiques pour rencontrer les demandes urgentes, de rares consultations présentielles ont été maintenues.

Cependant, à l'heure du déconfinement, "les mesures proposées pour les psychologues cliniciens doivent consister en des recommandations et non des contraintes rigides", affirme l'UPPCF. "Elles doivent essentiellement porter sur les conditions d'un retour progressif à la consultation en face à face." Ainsi, l'union professionnelle exhorte les autorités à privilégier la prise de responsabilité individuelle du prestataire de soin et de son patient dans le processus décisionnel relatif aux modalités d'une consultation.

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