La Belgique a enregistré plus de 6.000 décès supplémentaires en 2022

Quelque 116.500 décès ont été enregistrés en Belgique l'an dernier, ressort-il des données chiffrées arrêtées au 14 janvier et publiées jeudi par l'office belge de statistique, Statbel. Si l'on compare ce nombre (encore provisoire) à la moyenne sur cinq ans, il en ressort qu'environ 6.000 décès supplémentaires ont été recensés, soit une hausse de 5,5%. Les mois d'avril, août et décembre ont été particulièrement meurtriers.

La mortalité fluctue d'une année à l'autre sous l'effet de différents facteurs, comme l'intensité de la grippe saisonnière, les températures mesurées en ét& eacute; ou la pollution de l'air. La moyenne des années 2017, 2018, 2019 et 2021 s'établit cependant à 110.328 décès. L'année 2020, qui a connu un pic inhabituel (126.850 décès) en raison de la pandémie de coronavirus, n'a pas été reprise dans cette période de référence.

La hausse des décès en 2022 est particulièrement frappante pour les mois d'avril (10.313 morts, soit +15,2% par rapport à la moyenne de cinq ans), août (9.196, +10,6%) et décembre (11.869, +15,7%). "Les causes sont très probablement diverses", analyse Statbel, qui avance tout de même quelques hypothèses.

Ainsi, le pic d'avril pourrait s'expliquer par l'action combinée du coronavirus et de la grippe. La sixième vague de Covid-19 (entre le 28 février et le 29 mai) a en effet coïncidé avec l'épidémie de grippe, note l'Institut de santé pubique Sciensano, qui publie également jeudi son propre bulletin sur la surmortalité.

L'été 2022 a, pour sa part, été exceptionnellement chaud. Le mois d'août a ainsi connu chaque jour une température maximale d'au moins 20°C, une première selon l'Institut royal météorologique. En conséquence, la qualité de l'air n'a pas toujours été bonne, relève Statbel, selon qui la surmortalité de l'été dernier est la plus forte des 20 dernières saisons estivales.

Pour décembre, il n'y a pas non plus d'explication claire, pointe Statbel. Toutefois, la neuvième vague du coronavirus a débuté le 21 novembre, s'ajoutant à une seconde épidémie de grippe et de virus respiratoire syncytial (VRS), ressort-il du bulletin de Sciensano.

De manière générale, la surmortalité se remarque surtout en Flandre et en Wallonie, ainsi que parmi les femmes et les personnes âgées de plus de 85 ans.

Si, à Bruxelles, le nombre de décès est resté stable (+0,1% par rapport à la moyenne sur cinq ans), le nord du pays a enregistré une hausse de 6,8% et le sud de 4,6%. Cette différence peut s'expliquer par une population généralement plus jeune dans la capitale (87% de moins de 66 ans), alors que la Flandre compte plus de seniors (20,9% de plus de 65 ans au 1er janvier 2022), suivie de la Wallonie (19,3%). Toutefois, la distribution des âges change au fil des ans et des analyses plus approfondies sont nécessaires afin de mesurer l'effet des différences de composition de la population, nuance Statbel.

La mortalité a également augmenté parmi les femmes. À cela, deux explications: d'une part, elles vivent plus longtemps (au 1er janvier 2022, 66,3% des personnes âgées de plus de 85 ans étaient des femmes) et, d'autre part, les plus de 85 ans constituent la tranche d'âge où la mortalité a le plus progressé l'an dernier (+9,5%). Suivent les 65-74 ans (+6,4%) et les 75-84 ans (+3,2%).

Lire aussi: La mortalité des enfants de moins d'un an au plus bas depuis 20 ans

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Derniers commentaires

  • Donald Vermer

    27 janvier 2023

    Quel est le virus qui tue le plus: la grippe ou le Covid ?
    Ou bien cette hausse de mortalité est-elle duel à un effet moisson ?

    Dr Vermer D gastro