La moitié des étudiants de soins infirmiers et sage-femme risquent l'épuisement

La moitié des étudiants en soins infirmiers et sage-femme francophones risquent de développer un burn-out académique, ressort-il lundi d'une étude réalisée auprès de plus de 2.000 d'entre eux. Six sur dix ont pensé arrêter leur formation depuis le début de la pandémie de Covid-19, en raison de son impact sur leurs conditions de formation et de stage ainsi que sur leur vie privée.

Trois-quarts des étudiants interrogés signalent que leur charge de travail a augmenté depuis le début de la pandémie. D'autres facteurs aggravent également le risque d'épuisement, comme être confronté à la mort pendant son stage ou de manquer d'équi pement pour faire face au coronavirus. Une carence signalée par 58% des répondants.

Quelque 40% des étudiants déclarent réaliser des heures supplémentaires au cours de leur stage, ce qui augmente le risque de développer un burn-out académique. Neuf sur dix veulent que leur stage soit rémunéré, comme c'est le cas dans les pays voisins.

Toutes les mesures ne peuvent pas reposer sur les institutions de formation, estiment les auteurs de l'étude, qui anticipent une grave pénurie d'infirmiers. Ces étudiants doivent pour eux "sentir que l'enseignement, le monde clinique et la société se préoccupent de leur bien-être et de leur apprentissage".

"Seule une partie du problème est liée au coronavirus", explique Arnaud Bruyneel, doctorant en santé publique à l'ULB et principal auteur de l'étude. "Il y a un problème de fond, avec une formation très exigeante, et le Covid a ajouté une couche."

"Il devient urgent d'améliorer les conditions de travail des soignants afin qu'ils puissent davantage accompagner les étudiants sur les lieux de stage et ne pas les considérer comme de la main-d'œuvre bienvenue face à la charge excessive de travail", écrivent les chercheurs.

Autre résultat interpellant: 70% des étudiants refuseront de se faire vacciner contre le Covid-19 quand le vaccin sera disponible.

L'étude a été réalisée entre mi-novembre à mi-décembre. Elle a été pilotée par cinq infirmiers enseignants et chercheurs en Haute École et à l'université.

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