Les cursus de médecine des universités de la FWB évalués pour la première fois

Les cursus de médecine des universités de la Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) ont été évalués pour la première fois. L'agence pour l'évaluation de la qualité de l'enseignement supérieur (AEQES) a chargé un comité d'experts indépendants au sein des universités (ULB, UCLouvain, ULiège, UMons, UNamur) d'une analyse transversale. Les experts ont ainsi formulé au total 36 recommandations, adressées aux établissements mais aussi à l'Académie de recherche et d'enseignement supérieur (ARES) et au gouvernement.

À travers leur analyse transversale, les experts se sont penché sur la qualité de la formation mais aussi , les forces et faiblesses des programmes, le contexte de la formation, l'expérience des étudiants, etc. dans un contexte particulièrement marqué par la crise sanitaire, la modification des conditions d'accès aux études de médecine et les problèmes de couverture médicale en Belgique. La réduction de la durée des études de 7 années à 6 (2012-2013), afin de s’aligner sur la norme européenne, a induit une diminution des heures de cours mais pas nécessairement des contenus, pointent les experts. Cela a pour conséquences que les étudiants en bachelier doivent bien souvent assumer une importante surcharge de travail.

"De nombreuses activités sont organisées par les universités pour optimiser les taux de réussite en première année du bachelier", pointent notamment les experts dans leur analyse. "Mais au-delà de la première année, un certain nombre d'étudiants en deuxième ou troisième année d'études se trouvent en difficulté, ce qui a pour conséquence de prolonger la durée de leurs études voire de les contraindre à l'abandon". Le comité recommande ainsi d'étendre l'organisation d'activités d'aide à la réussite aux deuxième et troisième années pour ces étudiants. En général, le comité encourage à mettre l’accent sur « comment apprendre à étudier ? » et pas seulement sur la révision des contenus de cours.

Un renforcement nécessaire de la médecine générale
Compte tenu des difficultés de couverture des besoins de santé sur certains territoires (hors agglomération bruxelloise), le comité insiste pour que la médecine générale soit renforcée en FWB. En effet, le comité constate que trop peu de médecins généralistes sont titulaires d’une thèse et que la médecine générale est encore trop peu associée à la recherche scientifique. Pour couvrir les besoins actuels et futurs de la société en matière de soins de proximité, une politique d’accompagnement devra être développée à partir des services centraux et des facultés.

Le comité estime par ailleurs que le niveau des connaissances des étudiants répond bien aux attentes réglementaires même s'il considère qu'il existe une marge d'amélioration de l'enseignement systématique des compétences, soulignant que les établissements mettent en œuvre des outils pédagogiques éprouvés, variés et, pour certains réellement innovants. "On a constaté beaucoup d'actions pour innover mais c'est souvent à titre personnel de la part de l'enseignant. On peut avoir davantage d'effets quand on travaille en équipe", a précisé Joke Deneken, professeure émérite en médecine familiale (Université d'Anvers) et membre du comité d'experts.

Le comité souligne par ailleurs que le modèle financier des universités fait aujourd'hui de l'enseignement le parent pauvre d'un système où la recherche et les services à la collectivité sont au premier plan. Les experts citent une étude comparative sur le financement des universités en Belgique, aux Pays-Bas et en Allemagne, qui montre que les universités de la FWB sont aujourd'hui les moins financées de ces trois pays. 

L'évaluation suivante est prévue en 2026-2027. Elle devra permettre notamment d'observer les améliorations qui auront été apportées à la suite de cette première évaluation.

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