Les Fédérations des CPAS bruxellois et wallons envisagent l'avenir des maisons de repos

Les Fédérations des CPAS bruxellois (Brulocalis) et wallons (UVCW) ont rendu public une réflexion relative au futur des maisons de repos dans le contexte d'après-Covid 19, annoncent-elles mercredi dans un communiqué. Selon elles, il ne faut pas opposer les maisons de repos et leurs alternatives à l'accompagnement à domicile, mais travailler sur ces trois leviers en même temps, en respectant autant que possible la liberté et le choix des aînés.

Pour parvenir à cette conclusion, les Fédérations des CPAS bruxellois et wallons ont noté les forces et les faiblesses des maisons de repos. Brulocalis et l'UVCW ont constaté que quatre aînés sur cinq restaient à domicil e et souhaitaient y vivre leurs derniers jours. L'entrée en maison de repos se fait en effet de plus en plus tardivement, la majorité des résidents ayant plus de 80 ans.

Ces résidents sont plus vulnérables, indique les deux fédérations. Selon elles, en Wallonie, un résidant sur quatre était considéré comme autonome il y a 20 ans. Aujourd'hui, ils sont un peu plus peu plus d'un sur 10. Un quart des résidents bruxellois était aussi présumé autonome, il y a 20 ans. À l'heure actuelle, c'est pratiquement un sur six. Le nombre de pensionnaires désorientés va également croissant. Au sujet des personnes pour qui l'entrée en maison de repos s'inscrit dans le prolongement d'un parcours institutionnel, les fédérations des CPAS se demandent si les maisons de repos sont les bonnes solutions.

Le facteur démographique requerra certainement l'ouverture d'un nombre croissant de lits (on en dénombre en moyenne et par maison de repos, 89 en Wallonie et 112 à Bruxelles). Mais la hausse des tarifs joue un rôle de frein lorsque l'accueil en maison de repos est envisagé, indiquent Brulocalis et l'UVCW. Le communiqué rappelle que "tous secteurs confondus, sur 10 ans la hausse des prix au-delà de l'inflation a été de 21,1% en Wallonie et de 22,6% à Bruxelles. En 2018, le prix moyen était de 49 euros (par jour, NDLR) au sud du Pays et 60 dans la Région de Bruxelles-Capitale".

La vie à domicile à tout âge rencontre cependant des limites, reconnaissent les deux fédérations. L'aidant informel n'est pas toujours disponible, cela entraîne d'autres coûts pour l'aîné et la collectivité, la solitude peut être insoutenable et cela n'est pas possible pour certaines personnes désorientées ou atteintes d'une affection type Alzheimer.

Des maisons de repos ouvertes vers l'extérieur, où les résidents occupent une place centrale et dans lesquelles il existe un échange entre ceux-ci et le personnel sont nécessaires, selon les CPAS. Mais ces centres ont également besoin de plus de budget, d'une hausse du personnel de soins (les maisons de repos emploient environ 50.000 personnes en Fédération Wallonie-Bruxelles), d'un meilleur soutien psychologique pour les résidents et le personnel, de davantage de relations avec les hôpitaux et les généralistes et, dans le cadre des épidémies, de plus de matériel de protection et de dépistage.

Des alternatives aux maisons de repos existent par ailleurs. Il s'agit des résidences-services, qui offrent des logements permettant de mener une vie indépendante et des services auxquels il peut être fait librement appel, mais aussi des centres de jour pour les personnes âgées fortement dépendantes, et des habitats groupés, dont ceux dits "kangourou", qui réunissent des aînés et des familles monoparentales.

Il ne s'agit néanmoins pas d'opposer les maisons de repos et leurs alternatives à l'accompagnement à domicile, mais de travailler sur ces trois leviers en même temps, en respectant autant que possible la liberté et le choix des aînés, expliquent les Fédérations des CPAS bruxellois et wallons.

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