Les OST sont-elles une structure à l’utilité floue ?

Les OST – pour « Outbreak Support Teams », sont des trios mobiles pluridisciplinaires (MG + infirmier+ administratif) financés par le gouvernement régional pour lutter contre les clusters de coronavirus. Aident-elles réellement les collectivités ou sont-elles une structure à l’utilité floue ?

Les OST ont vocation à intervenir, localement, dans les collectivités où se déclarent des foyers de covid, et dans les quartiers. Aident-elles les généralistes concrètement ou sont-elles une structure à l’utilité floue - peut-être car mal identifiées ? On a posé la question à Guy Delrée, président de la FAGw, lui-même impliqué dans l’OST luxembourgeoise. 

« Pour moi, elles sont un chaînon indispensable dans la gestion de la crise. Si les MG n’ont pas l’impression d’être directement aidés, leur patientèle l’est, incontestablement. Surtout celle qui vit en collectivité, résidentielle ou non. L’OST aide à gérer les foyers. On a eu beaucoup de boulot dans les écoles, mais aussi les clubs de sport - certes, ils avaient des protocoles, mais c’était parfois du grand n’importe quoi. »

Guy Delrée illustre par l’appui fondamental, dit-il, apporté dans les MRS. « Elles ont bien un médecin coordinateur et du personnel, mais ils sont face à de l’inédit. Une infirmière de MRS n’est pas une infirmière covid hospitalière. Et les équipes ne sont pas au complet. L’OST revoit avec l’institution toutes les mesures prises, jusqu’à la cuisine et la buanderie. Ayant développé une expertise en testing, elle peut conseiller quand le faire, à quel rythme. Idem avec le cohortage, moins évident qu’il n’y parait. Il y a des techniques à appliquer, des erreurs à éviter. Ce n’est pas ‘juste’ déménager les gens. On est utile là où il n’y a pas de médecin référent, aussi : les MR, les abris pour SDF, les centres pour personnes handicapées…» 

Un MG peut-il contacter l’OST pour un avis ? « L’AViQ nous a défini des missions, nous ne sommes pas un call center, mais on répond. On répond aux mails, aux demandes de contact... Il n’y a pas de seuil. Parfois, on est sollicité par les autorités communales, mais moins qu’on ne l’aurait cru. »

La Wallonie a programmé la création de 8 OST. Le compteur est arrêté à 6. Brabant wallon et Wallonie picarde n’ont pas encore leur trio d’intervention. « Il y a un manque d’amateurs pour s’engager dans l’expérience, même si on remarque l’une ou l’autre bonne volonté. Les choses ont été plus faciles dans les régions où les cercles avaient l’habitude de dialoguer et s’organiser collectivement. » 

Guy Delrée invite explicitement les généralistes brabançons et picards qui s’intéressent au concept à se manifester. « C’est vraiment une expérience intéressante. C’est du concret, du contact, du scientifique, avec une valeur ajoutée. Cela a beaucoup de sens. La fonction du MG, dans le trio, peut être répartie sur plusieurs têtes, à temps partiel. Il ne faut pas fermer son cabinet et délaisser ses patients pour s’y vouer. Au Luxembourg, il y a trois médecins pour arriver au temps plein. »

> Un mail-contact, pour les généralistes intéressés : guydelree@yahoo.fr

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