1733 et gardes: le mécontentement des MG pourrait déboucher sur des actions avertit le GBO

Les dysfonctionnements du 1733 continuent à alimenter la grogne des MG . " Il est plus que probable que, dans les prochains jours, le terrain voudra marquer son mécontentement par des actions plus concrètes car la colère des médecins généralistes est grande et la population est en danger, surtout dans les zones où le 1733 ne remplit plus sa mission" avertit le GBO dans son dernier « Flash Info »

Le GBO/Cartel est intervenu en médico-mut lundi soir pour dénoncer plusieurs dysfonctionnements persistants, voire en cours d’aggravation, dans le fonctionnement de la première ligne de soins. Le plus criant est le problème du 1733. La centrale 1733 d’Arlon ne veut plus qu’un seul médecin référent par poste de garde au lieu d’envoyer comme avant les informations utiles au médecin de garde. « C’est impossible à organiser sans permanence dans un poste médical de garde », rétorque le GBO. « Les régions sans ouverture complète du PMG risquent donc de perdre les appels du 1733. »

Le problème avait déjà été dénoncé et une réunion en présence de membres du cabinet de la Santé publique avait abouti à un accord pour faire appel à des opérateurs externes ou pour installer un accueillant sur place. Un budget de 750.000 €, prélevé sur les des 16,5 M€ réservés dans le dernier accord pour le soutien à la pratique, avait alors été affecté à la médico-mut pour le financement de ces intermédiaires. Mais en fin de compte, l’INAMI ne peut pas financer l’opérateur extérieur en semaine si le PMG concerné n’organise pas de garde de semaine… Or certains PMG avaient déjà commencé à utiliser les services de cet opérateur, sur base des promesses faites. Pour le GBO, « c’est inacceptable, sinon désespérant ». Résultats des courses : sur 10 dossiers introduits en médico-mut hier soir, 3 sont refusés et 7 voient le montant demandé solidement raboté. Sur les 504.109,88 € demandés, seuls 197.669,13 € sont acceptés. Au terme d’âpres discussions, la proposition de l’INAMI a été acceptée ‘provisoirement’ en médico-mut hier soir, pour éviter de voir reporter ce premier financement.

Mais il faudra revoir très rapidement les montants. Le Président de la médico-mut a promis de réunir en urgence les syndicats sur ces dossiers. Les représentants du GBO/Cartel ont tiré la sonnette d’alarme et ont dénoncé cette manière de procéder. Le Président de la médico-mut s’est engagé à évoquer la question lors d’une réunion avec le Cabinet ce 18 avril 2023. « Entretemps les PMG liégeois concernés doivent toujours faire face aux déficiences du 1733 et l’incurie des autorités met la population en danger ! » déplore le GBO, qui ajoute : « si une solution n’est pas rapidement trouvée, le GBO/Cartel devra envisager d’autres actions pour contraindre le politique à répondre, par un financement adéquat, aux besoins des PMG et de la population. »
Il reste que « les nouvelles directives du 1733 sont ingérables et intenables », dit le GBO/Cartel. Dans la plupart des régions où le 1733 fonctionnait déjà, il n’assume plus son rôle. Et de poser la question : « le manque de personnel invoqué est-il vraiment la cause ou faut-il chercher une autre raison de ne pas vouloir réellement organiser la garde au niveau de la première ligne, pour la laisser aux seuls services d’urgences hospitaliers ? ».

Pourtant, le fonctionnement du 1733 en phase 2, c’est-à-dire effectuant un véritable tri sur l’ensemble du territoire, est une condition sine qua non pour l’entrée en vigueur des coopérations fonctionnelles. « Les déficiences du 1733 mettent donc en péril le futur système des coopérations fonctionnelles » constate le GBO.
Un groupe de travail permettait auparavant de discuter préalablement, entre tous les acteurs concernés, des dossiers « gardes » qui devaient être présentés en médico-mut. Ce groupe a été supprimé pour des raisons inconnues. Le GBO/Cartel demande, depuis des années, mais sans succès, sa remise sur pied.

Aujourd’hui les membres de la médico-mut ont accès aux notes relatives au dossiers « gardes » à l’ordre du jour de la médico-mut du lundi soir le vendredi qui précède, sur des documents en PDF à charger. Impossible de reconstituer les calculs avancés puisque ce sont des documents PDF. Les PMG concernés sont donc informés au mieux le vendredi, par le syndicat, des propositions formulées par le Service de l’INAMI en médico-mut. Il est évidemment trop tard pour modifier ces propositions de l’INAMI. Bref, déclare le GBO, « en médico-mut, il n’y a ni le temps, ni la possibilité de discuter du fond de dossiers individuels de postes médicaux de garde. »

Le GBO/Cartel « suit ce dossier de très près et devra envisager d’autres actions qui pourraient être prises dans les prochains jours par le terrain pour trouver, enfin, une solution aux problèmes des PMG ! » Le Dr Paul De Munck, président du GBO, ne souhaite pas en dire plus à ce propos, si ce n’est affirmer la « détermination du GBO à faire en sorte que les choses bougent rapidement ».

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