Quel avenir pour les hôpitaux bruxellois ?

Hier, sur BX1, un débat en soirée se tenait sur l'avenir des hôpitaux Bruxellois. Le sujet est sensible alors qu'on ne sait toujours pas combien de réseaux seront installés dans la capitale. Trois ou quatre, le choix définitif est entre les mains des autorités publiques. Jacques de Toeuf y représentait l'ABSyM.

Pour Christos  Doulkeridis , bourgmestre d'Ixelles, la question ne se pose pas en ces termes: «Qu'il y ait 3 ou 4 réseaux, la question n'est pas là. Aujourd'hui, le vrai problème c'est que personne ne connaît les conséquences des réseaux sur le terrain lorsqu'ils seront en place. Chaque hôpital se retrouve dans une zone d'incertitude. Je plaide pour une dynamique des réseaux qui va permettre aux patients de garder des soins de qualité. Aujourd'hui, je peux vivre avec trois réseaux à Bruxelles et pas quatre mais il faut nous garantir que l'on y perdra pas en matière de financement. Ce serait un comble.»

Pour Carine Rosteleur, infirmière et secrétaire régionale CGSP, «Il y a un risque à ce que les hôpitaux publics soient absorbés par les hôpitaux privés. Les fusions me font peur.»

4 ou 3
De son côté, Jacques De Toeuf de l'Absym, se veut moins affirmatif. Le chiffre n'est pas encore définitif, selon lui: «Les 4 réseaux. Ce n'est pas encore en route. Cette réforme ne pourra mas être mise ne place au 1er janvier parce que les textes ne sont pas encore prêt. Pourtant, il y a une bonne nouvelle dans cette dynamique de réseaux: cela va supprimer la concurrence exacerbée qui coûtent aujourd'hui des fortunes au budget. Demain, les hôpitaux vont se spécialiser et c'est une bonne chose. On va arrêter de voir chaque institution qui achète ses appareils de son côté.» Ce qui l'inquiète, c'est que «aujourd'hui, les directions médicales ne sont pas toujours d'accord avec les directions des hôpitaux à propos des choix de rapprochement. Il y a clairement une pression sur les conseils médicaux des hôpitaux et ce n'est pas une bonne chose.»

Pour lui, par ailleurs, il ne faut pas craindre un exode entre les sites parce que 80% des pathologies vont rester sur place. En plus, cette réflexion en réseau devrait permettre de réduire l'épuisement professionnel des soignants.

Usé le personnel soignant
Justement l'épuisement des médecins et des infirmières étaient au centre des débats: Pour Fabrizio Cantelli, directeur de la Luss qui représente les associations de patients, il y a une urgence: «On estime que la santé des travailleurs du secteur est en péril. Je ne suis pas certain que les réseaux vont apporter quelque chose de positif aux médecins et au personnel.» Un propos confirmé par Jacques De Toeuf: «L’épuisement professionnel des médecins et du personnel est un risque majeur. Les travailleurs vont être détruits. Ils sont épuisés.» Pour Carine Rosteleur, secrétaire régionale CGSP, il faut plus de soignants au chevet des patients. «Il y a une urgence létale pour les patients.»

Urgences: des aspirateurs à malade
Enfin, à Bruxelles, la question de l'accès aux urgences doit être résolue pour Carine Rosteleur, secrétaire régionale CGSP: «Les normes d'agrément des hôpitaux bruxellois sont dépassées. Elles doivent être revues parce que les services ne sont pas assez staffés». Pour Jaques De Toeuf, la question ne se pose pas en ces termes: «Le services d'urgences sont des aspirateur à malade notamment parce que les gens n'y paient rien et qu'ils ont accès rapidement à tous les spécialistes. Des tests ont déjà été fait en augmentant le personnel, mais cela ne fait qu'augmenter le nombre de malade. Ce n'est donc pas la solution.»

Pour la Luss, à Bruxelles, «il est urgent de remettre le médecin généraliste en première ligne des soins avant les services d'urgence des hôpitaux.» Ce débat-là ne sera pas résolu par les réseaux...

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