Les médecins spécialistes appellent à une refonte des soins de première ligne

Le Groupement des unions professionnelles belges de médecins-spécialistes (GBS), la plus grande organisation de médecins spécialistes du pays, appelle lundi à une refonte des soins de première ligne. Il bataille également pour que le patient soit et reste le propriétaire de son dossier médical global (DMG).

L'Inami, l'Institut national d'assurance maladie-invalidité, étudie actuellement un certain nombre de nouvelles méthodes visant à limiter la dispensation de soins inefficaces et à lutter contre les soins inutiles, inappropriés ou non conformes.

Le GBS énumère lundi un certain nombre de recommandations afin d'apporter sa contribution à ce débat.

La réflexion sur l'efficacité des soins doit d'abord garantir une sécurité sociale couvrant et finançant les soins de santé de tous les citoyens tout en laissant le choix au patient de choisir et financer lui-même des soins qui ne sont pas couverts par l'assurance obligatoire, pointe le Groupement. "Il faut éviter d'accentuer une médecine à deux vitesses et garantir une offre de base définie par la société", plaide-t-il.

Pour assurer une médecine de qualité et efficace, il est en outre "indispensable" de redessiner la médecine de première ligne pour assurer des soins avec une perspective holistique du patient. Cette approche consiste à intégrer dans cette ligne de soins, proche des patients, les compétences médicales nécessaires à ce stade comme l'ophtalmologie, l'ORL, la gynécologie, la pédiatrie et la psychiatrie, etc, enumère le GBS.

Cela signifierait qu'un patient doit également pouvoir consulter un gynécologue ou un psychiatre sans devoir se rendre dans un hôpital spécialisé. Les hôpitaux seraient donc réservés à des compétences extrêmement complexes et coûteuses, et tous les hôpitaux ne seraient pas tenus de répondre à toutes les spécialisations.

Les médecins spécialistes demandent en outre que le dossier médical global soit placé entre les mains du patient et rendu accessible à tous les médecins. "Un médecin spécialiste doit également pouvoir initier un DMG accessible à tout médecin dans le cadre d'une relation thérapeutique", estiment-ils, afin qu'aucune consultation inutile n'ait lieu chez un médecin généraliste.

"Toute cette approche des soins n'est possible et n'atteindra l'efficacité voulue et la qualité nécessaire que si la nomenclature et les honoraires forfaitaires prévoient une rémunération suffisante pour couvrir toutes les prestations et tous les prestataires (du trajet de soins) de manière adéquate. Plus on est compétent, moins on coûte à l'Etat. Un échelonnement obligatoire est un coût supplémentaire", conclut le GBS.

> Découvrir l'intégralité des recommandations du GBS

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Derniers commentaires

  • Marc LECOMTE

    22 avril 2021

    En fait de DMG toujours, je me demande pourquoi le patient n'a pas une clé usb sur laquelle tout médecin consulté ajouterait un fichier dans un format lisible par tous (PDF...) avec l'essentiel de ce qui doit être connu, plutot que ces trucs tarabiscotés tels que Sumehr, RSW et autres élucubrations. Avantage : confidentialité (il en est le propriétaire comme de sa carte d'identité) quasi universalité et facilité d'emploi. OK pour le libre accès aux soins spécialisés : l'échelonnement entraîne pour le généraliste avec un patient DMG, la rédaction de certificats "envoi vers spécialiste" à chaque fois que le patient décide de faire son shopping médical.... sans pour autant qu'il y ait le moindre retour dans le DMG.

  • Marc LECOMTE

    22 avril 2021

    OK. En fait de dossier médical global, pour qu'il ait un sens, nos confrères spécialistes pourraient mettre un point d'honneur à rédiger un rapport pour chaque examen qu'ils sont amenés à pratiquer auprès d'un patient. Les moyens de communications se multiplient (Mexi, RSW et autres) mais il est toujours aussi difficile sinon plus encore qu'avant d'obtenir les infos nécessaires quand on voit un patient. Notamment et surtout avec certaines spécialités - Le DMG, que certaines mutuelles tentent d'imposer, est en soi un système de médecine à 2 vitesses et s'il était généralisé, on pourrait se demander à quoi il servirait encore. Revaloriser la médecine à l'acte vaudrait mieux que ce forfait qui fait l'objet d'une chasse couteuse. Je me plais aussi à rappeler que les examens inutiles ne sont pas l'apanage de la première ligne.

  • Michel CERFONTAINE

    22 avril 2021

    " C'est l'hôpital qui se fout de la charité" au propre comme au figuré.

  • Stéphane MARBLIE

    22 avril 2021

    Je ne suis pas encore au seuil de ma retraite mais je comprends aisément le commentaire du confrère André Flament. Éviter des consultations inutiles chez le généraliste, on croit rêver!!! Il y’a tellement d’aberrations dans ce que je viens de lire que je n’ai pa envie de commenter. En ligne avec tout ce qui se passe de travers dans ce pays depuis plus d’un an.

  • André FLAMENT

    22 avril 2021

    Je viens de cesser mon activité au vu de tout, je dis bien TOUT le contexte. Je ne le regrette pas et suis apaisé . Confrères Généralistes : THÉ END