Un généraliste sur 4 n'atteint pas son quota de prescriptions bon marché (Solidaris)

Depuis le 1er janvier 2017, chaque médecin généraliste doit prescrire en médicaments "les moins chers" 60% du total de ses prescriptions, au lieu de 50% précédemment. Or, d'après les données de Solidaris, le taux moyen de prescription de médicaments les moins chers était de seulement 54,8% l'an dernier (contre 53,6% l'année précédente). Le comportement des médecins évolue trop peu, et "c'est d'autant plus regrettable que 40 millions d'euros d'économies étaient inscrits par le gouvernement dans son budget pour cette mesure et que cette économie n'a pas eu lieu", commente la mutualité socialiste dans une étude publiée mardi.

Il existe un équivalent générique pour environ 70% des médicaments. Mais le pharmacien ne peut délivrer un générique que si le médecin a prescrit cette version ou lui en a laissé la possibilité.

En pratique, d'après les données 2017 de Solidaris, seul un médecin généraliste sur quatre atteint l'objectif demandé de 60% de médicaments compris dans une fourchette de prix de 5% par rapport au prix le plus bas sur le marché (20% s'il y a moins de trois marques dans la fourchette).

"La délivrance systématique du médicament équivalent LE moins cher aurait permis à l'Inami d'économiser 62 millions d'euros supplémentaires et aux patients près de 47 millions d'euros en 2017", a calculé Solidaris en extrapolant ses chiffres au niveau national.

Depuis 2018, les médicaments originaux qui ne sont pas dans la fourchette des moins chers sortent du remboursement lorsque la version générique est présente depuis au moins deux ans. Cependant, les firmes pharmaceutiques peuvent encore imposer un supplément aux patients, ce qu'il faudrait interdire, plaide Solidaris.

Alors que, cette année, les quotas de prescription de médicaments bon marché ont aussi été relevés pour les médecins spécialistes, la mutualité déplore en outre l'absence de mesures d'encadrement. Au lieu d'imposer des quotas, il vaudrait mieux obliger les pharmaciens, "pour tout nouveau traitement pour lequel il existe un générique, à 'substituer' au médicament prescrit un médicament parmi les moins chers", conclut la mutualité.

Medaxes, l'association belge qui regroupe les sociétés de médicaments génériques, considère aussi qu'il "existe encore un espace d'optimalisation". Mais l'évolution va dans le bon sens et les quotas sont positifs, juge-t-elle. "A partir de 2019, les médecins qui sont actifs à l'hôpital seront aussi concernés. Cela ne peut que contribuer à maintenir des soins de santé accessibles pour chacun."

Pour Medaxes, la substitution automatique telle que prônée par Solidaris n'est pas une bonne solution. Les entreprises risquent en effet d'écraser au maximum leurs prix afin d'être choisies par les pharmaciens, ce qui aura un effet immédiat sur leur volonté d'investir, avec à la clé de possibles problèmes d'approvisionnement, explique son porte-parole Pieter Boudrez.

En 2018, l'arrivée de 12 nouvelles molécules génériques sur le marché "représente déjà plus de 54 millions d'euros de nouvelles économies annuelles pour les soins de santé belges", d'après l'association.

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