Un Comité de l'OMS doit statuer sur la gravité de la pandémie de Covid-19

La pandémie de Covid-19 est-elle encore assez grave pour mériter le niveau d'alerte maximal de l'OMS? Le comité d'urgence sur le Covid-19 de l'organisation se réunissait vendredi pour trancher. Pour le patron de l'Organisation mondiale de la santé, Tedros Adhanom Ghebreyesus, la réponse ne semble guère faire de doute.

"Bien que je ne veuille pas devancer l'avis du comité d'urgence, je reste très préoccupé par la situation dans de nombreux pays et le nombre croissant de décès", avait-il dit mardi, lors d'un point de presse régulier à Genève.

"Mon message est clair: "Ne sous-estimez pas ce virus, il nous a surpris et continuera de nous surprendre et il continuera de tuer, à moins que nous ne fassions plus pour fournir les moyens sanitaires aux personnes qui en ont besoin et pour lutter contre la désinformation à l'échelle mondiale", avait insisté le directeur général, qui peut choisir de suivre ou non l'avis du Comité d'urgence.

La 14e réunion de ce Comité a lieu près de trois ans jour pour jour depuis qu'il a recommandé pour la première fois de déclarer le Covid-19, une urgence de santé publique de portée internationale, le plus haut niveau d'alerte de l'OMS. 

Depuis, ce panel d'experts se réunit tous les trois mois pour discuter de la pandémie et rend ensuite compte au docteur Tedros, sous forme de recommandations.

Ce dernier avait aussi souligné mardi que "bien que nous soyons clairement en meilleure position qu'il y a trois ans, lorsque cette pandémie a frappé pour la première fois, la réponse collective mondiale est à nouveau mise à rude épreuve."

La maladie a fait 170.000 morts ces deux derniers mois, en particulier en Chine, l'endroit même où la maladie avait été détectée pour la première fois fin 2019. 

Le docteur Tedros a regretté que trop peu de personnes soient correctement vaccinées et que la surveillance et le séquençage génétique, qui permettent de suivre l'évolution du virus et ses déplacements, aient fortement chuté. 

Cela rend les épidémiologistes et les responsables de la lutte contre l'épidémie plus ou moins aveugles.

La réunion du comité d'urgence se tient en format hybride, certains participants à Genève et d'autres se joignant en ligne. 

Le Comité est présidé par le médecin français Didier Houssin et compte 17 autres membres ainsi que 11 conseillers. 

La réunion doit durer l'après-midi de vendredi et le résultat des délibérations devrait être publié dans les jours qui viennent.

Le Comité avait déclaré l'épidémie de Covid 19 une USPPI (Urgence de santé publique de portée internationale) le 30 janvier 2020, alors qu'en dehors de la Chine, moins de 100 cas et aucun décès n'avaient encore été enregistrés. 

L'alerte et son nom quelque peu alambiqué n'avaient pas réussi à convaincre les autorités et le grand public de l'urgence de la situation. 

Il avait fallu attendre le 11 mars et l'utilisation du mot "pandémie" par le chef de l'OMS pour faire bouger les choses.

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.