Une anesthésiste belge jugée en France pour la mort d'une patiente enceinte

Rare cas d'ivresse au bloc opératoire, une anesthésiste belge comparaît jeudi et vendredi devant le tribunal correctionnel de Pau pour avoir causé en 2014 la mort d'une femme, asphyxiée lors de son accouchement par césarienne à la maternité d'Orthez (Pyrénées-Atlantiques).

Le 26 septembre 2014, "comme tous les jours" dès six heures du matin, pour "cesser de trembler", Helga Wauters a commencé sa journée en buvant de la vodka, mélangée à de l'eau, puis a rebu l'après-midi et le soir. Devant les enquêteurs, elle a reconnu être "incapable d'aller au bloc sans avoir bu".

Six ans plus tard, l'anesthésiste doit répondre de la mort accidentelle d'une patiente enceinte de 28 ans alors que ce jour de garde, elle était sous emprise de l'alcool.

La prévenue, embauchée quinze jours plus tôt, avait administré une péridurale à la jeune femme qui avait dépassé son terme, puis était sortie prendre "un verre de rosé" chez des amis. Mais l'accouchement se compliquant, une césarienne devenait nécessaire pour sortir le bébé de 4,5 kilos.

Mme Wauters, qui sentait l'alcool à son retour selon ses collègues, avait intubé dans l'oesophage au lieu de la trachée, provoquant réveil et douleurs de la patiente, en pleine opération sous anesthésie générale.

Xynthia Hawke, responsable commerciale britannique installée sur la côte basque, est décédée le 30 décembre 2014 des suites d'un manque d'oxygène. Son bébé a survécu, sans séquelles.

En garde à vue le 30 décembre, quatre jours après le drame, l'anesthésiste présentait 2,38 grammes d'alcool par litre de sang.

Pour cet "homicide involontaire", l'anesthésiste de 51 ans risque trois ans d'emprisonnement - elle a effectué 2 mois de détention provisoire. Retournée vivre en Belgique, la quinquagénaire, qui souffre toujours d'alcoolisme, comparaît libre sous contrôle judiciaire après plusieurs reports du procès en raison de la crise sanitaire.

Son parcours, semé de cures à répétition, compte deux condamnations en 2010 et 2015 pour ivresse au volant et deux licenciements pour faute grave en Belgique liés à son alcoolémie.

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