Une généraliste devient maçon, elle n’en pouvait plus. 

On connaît depuis quelques années déjà des hommes et des femmes de l’art qui fuient littéralement la profession pour devenir jardiniers, hôteliers, bouquinistes … Het Nieuwsblad apporte encore le témoignage d’une généraliste qui devient… maçon.

Ce n’est pourtant pas nouveau que les généralistes, praticiens d’une spécialité particulièrement touchée, abandonnent la profession pour tenter leurs chances ailleurs. Et pourtant des voix s’élèvent, comme celle du Dr Catherine Fonck, députée les engagés, pour tirer vigoureusement la sonnette d’alarme. Au cours de cette décennie, 20.000 médecins vont partir à la pension, la charge de travail qui pèse sur la nouvelle génération de médecins n’a plus rien à voir avec celle du passé, le poids des démarches administratives n’arrête pas de croître… Et cerise sur le gâteau : de nombreux nouveau-venus dans la profession mettent un terme à leur carrière dès les premières années.

Et voilà qu’une fois de plus, une généraliste qui s’est pourtant dévouée corps et âme et qui aimait pas mal d’aspects de sa profession, abandonne le métier pour devenir maçon. Elle témoigne dans Het Niewsblad et déclare qu’il ne lui était plus possible de maintenir un équilibre personnel. « L’accumulation de rôles de garde, des services du week-end, de la formation continue, avec en plus un partenaire qui est médecin, aboutit à un total déséquilibre entre la vie professionnelle et la vie privée ». Dès lors, elle a suivi des cours du soir et est entrée depuis cet été chez Degroot Bouwwerken » à Landen.

Son partenaire Jago, lui-même médecin généraliste , l’a soutenue en tous points dans cette aventure peu évidente. Aujourd’hui, après avoir fait pareil saut, elle aborde avec le sourire un environnement radicalement différent et un moins bon salaire. « La liberté et le bonheur que je reçois en échange sont inestimables » conclut-elle dans le Nieuwsblad.

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Derniers commentaires

  • Marek Halembert

    19 septembre 2022

    C'est parfaitement logique : J'ai fui la Belgique car je faisais plus de 90% de paperasses en tous genres. Ras -le -bol total. Quand enfin je pouvais examiner un patient , faire l'anamnèse , discuter un peu avec lui pour déterminer un traitement je m'apercevais qu'il n'était pas remboursé ou bien qu'il fallait essayer 3 autres traitements merdiques pour faire des économies de bout de chandelle. Le coût réel était certainement astronomique. Le patient pas content et mal soigné. Cela n'allait pas du tout avec l'éthique médicale non plus. Et pour finir j'avais en fin de compte à la fin d'année que quelques piécettes de monnaie que l'état s'empressait de me reprendre en prétextant des taxes ,impôts en tous genres pour en retour me fournir une protection santé et vieillesse merdiques.
    Alors j'ai dit ADIEU à la Belgique.
    Enfin je peux soigner comme je veux donc selon les données actuelles de la science et non les critères de remboursement!

  • Francois Planchon

    13 septembre 2022

    Une "magnifique profession" peut devenir invivable si le nombre de prestataire diminue... ce qui est le cas pour le moment ! Et cette pénurie va en grandissant : si on la voit diminuer, beaucoup de candidats au départ accepteraient d'attendre...

    Et quand, en plus, ce sont les pouvoirs publics qui organisent cette pénurie, avec un dialogue de sourds avec la profession sur l'estimation des besoins futurs !
    Le tout en rapport avec les départs prévisibles à la pension, les timings actuels pour avoir les rendez-vous qui s'allongent au point de mettre la santé des patients en danger : on pourrait espérer que la profession dans son ensemble fasse une planification des besoins actuels et prévisibles pour avoir des arguments incontournables face à nos 9 ministres de la santé ! (euh... on ne ferait pas un numerus clausus pour le nombre de ministres ?)
    Au lieu de cela, nous avons avalisé sans trop protester la limitation des étudiants avec un examen d'entrée dont la matière dépasse celle des humanités dont sont issus les candidats, on passe ensuite à une notion de concours où même ceux qui ont "réussi" ne sont pas certains d'être admis si un quota est dépassé !
    Pire, on accepte de monopoliser des places d'étudiants avec 30% de candidats étrangers, principalement français, à cause de l'état français qui ne fournit pas assez de place à sa jeunesse en études supérieures (ce n'est pas à la Belgique de combler les carences d'un autre état développé !), et, cerise sur le gâteau, on ne met pas de limite au nos Inami (+/- 1/3 !) obtenus "automatiquement" par des médecins des autres pays de l'UE, principalement venant des ex-pays de l'Est !
    Cela constitue une véritable gifle morale aux étudiants recalés par un examen d'entrée trop musclé... et aux médecins en fonction qui espèrent du renfort...
    Bref : QUAND ferons-nous un relevé des besoins actuels et futurs, pour l'opposer au gouvernement, au besoin avec des actions musclées à la clé en cas de refus ?

  • Yves ROCHET

    02 septembre 2022

    On peut comprendre ce changement de cap, le médecin de famille devra bientôt se nommer spécialiste en remboursologie !! ????

  • Paul DEGARDIN

    02 septembre 2022

    Quote: "A quand des articles sur des médecins qui aiment encore leur métier ?"
    Il n'y en a peut-être plus beaucoup...

  • Marie-Louise ALLEN

    02 septembre 2022

    En fait, quand vous regardez l'évolution de la médecine , au moins celle que je pratique, la médecine générale, vous remarquez une emprise de plus en plus grande , et sa parfaite réussite, du politico-socio-administratif, reléguant le médical et l'humain à l'arrière-plan. Je disais réussite, car l'on voit la "vraie" (humaine) médecine se désagréger, et ses "troupes" faire de même... et remplacer (et non compléter) tout cela par du technico-informatico... , l'être humain étant assimilé à une machine. Bravo à cette consœur, pour son évolution personnelle. Pleurons sur Hippocrate et sa médecine!

  • Christian GERON

    02 septembre 2022

    bravo

  • Eric FRABONI

    01 septembre 2022

    Oh que je la comprend ...

  • Philippe TASSART

    01 septembre 2022

    A quand des articles sur des médecins qui aiment encore leur métier ? Juste de quoi entretenir une bonne ambiance et ne pas donner des ailes à ceux qui veulent détruire l'âme de notre magnifique profession.