L'efficacité de la campagne de vaccination dépendra de l'adhésion de la population au vaccin contre le coronavirus. "L'entièreté des systèmes a été sécurisé au maximum de ce qui est possible", a assuré lundi le porte-parole interfédéral Covid-19, Yves Van Laethem, lors du point presse du Centre de crise et de l'Institut de santé publique Sciensano. Il a tenté de désamorcer certaines craintes, notamment autour d'éventuels effets secondaires.
Comment le vaccin a-t-il pu être développé aussi vite et quelle sécurité peut-il avoir, alors qu'habituellement les vaccins mettent des années à voir le jour?
"Commençons par le début", a posé Yves Van Laethem. Dès le mois de janvier 2020, au moment de la découverte du virus, les technologies ont permis d'obtenir le code génétique du nouveau coronavirus. Celui-ci a directement été diffusé à travers le monde pour que les armes nécessaires à l'éradication du virus puissent être développées. Les chercheurs ne partaient pas de zéro, a rappelé M. Van Laethem, puisque qu'ils ont pu baser leurs recherches sur d'autres virus récents comme le Sars en 2003 ou le Mers en 2012.
Le développement d'un vaccin a été placé en priorité par toutes les instances et une collaboration intense entre les firmes pharmaceutiques et les autorités d'enregistrement a vu le jour.
Les données produites ont alors été analysées de manière intensive, du point de vue de l'efficacité, mais aussi de la sécurité des remèdes. La Belgique a participé de manière très active aux "rolling reviews", ces révisions en continu des résultats obtenus.
Cette méthode a permis d'enchaîner les phases de développement des différents vaccins, voire parfois de les superposer, a poursuivi Yves Van Laethem.
"Les gouvernements, la Commission européenne, les firmes pharmaceutiques ont réalisé des investissements très importants dans la recherche, mais aussi la construction des structures de production du vaccin afin de commencer à produire pendant les essais cliniques", a-t-il expliqué. "Cela comporte évidemment un risque considérable, pas un risque sur la santé, mais un risque financier." En effet, des stocks entiers pourraient devoir être détruits si le moindre problème est détecté pendant les essais. Mais c'était "la seule manière de pouvoir disposer de suffisamment de vaccins" au moment où ils seraient avalisés par les agences d'en registrement.
Après toute cette procédure, peut-on réellement dire que le vaccin sera sûr? "Je vous le garantis, vous aurez des effets secondaires", a avancé Yves Van Laethem. Car la plupart des vaccins donnent une gêne au niveau du site d'injection et/ou occasionnent des douleurs musculaires pendant quelques jours. Mais tout est mis en oeuvre pour éviter les effets secondaires sévères, a assuré le spécialiste.
Comme "l'immense majorité" des graves effets secondaires intervient dans les six semaines après l'administration de la substance, les autorités d'enregistrement ont demandé que les vaccins leur soient soumis deux mois après l'administration aux patients volontaires dans le cadre des essais cliniques.
Le nombre d'études est par ailleurs très important. Les vaccins sont généralement testés sur un groupe de 2.000 à 3.000 personnes volontaires. Ici, au moins 15.000 personnes ont été observées, "un nombre sans précédent".
Enfin, un "gigantesque système de surveillance" a été mis en place pour détecter et prévenir les effets négatifs rares qui apparaîtraient plus tard.
"L'entièreté des systèmes a été sécurisé au maximum de ce qui est possible", a souligné Yves Van Laethem.
"Il faudrait que pour 2021, on puisse dire que c'est l'année des trois V: la victoire sur le virus grâce à la vaccination", a-t-il conclu.