Le modèle institutionnel intra-bruxellois, mis à l'épreuve, a montré sa capacité à fonctionner au cours des six derniers mois accaparés par la gestion de la pandémie de Covid-19, a affirmé jeudi le ministre-président bruxellois, Rudi Vervoort, entendu en videoconférence par la commission spéciale du parlement bruxellois consacrée à la gestion de la pandémie dans la Région-capitale.
Comme la Haute fonctionnaire de l'arrondissement de Bruxelles, Viviane Scholliers, M. Vervoort s'est livré à une présentation détaillée de la chronologie des événements depuis l'apparition des premiers cas de la pandémie en Chine et ensuit e en Italie, ainsi que des décisions prises au fil des mois en Région-capitale, à travers les arcanes du système institutionnel qu'il s'est attaché à décrire avec précision.
Il a été longuement interrogé à ce propos par des députés de l'opposition, comme de la majorité, sur l'efficacité de divers piliers du dispositif hérité des réformes successives de l'État.
Dans l'opposition, Vincent De Wolf (MR) a estimé que le descriptif apporté était fort orienté "du haut (ndlr: le fédéral) vers le bas" (les entités fédérées dont les institutions bruxelloises).
Contrairement au ministre-président, Gilles Verstraeten (N-VA) a estimé que cela n'avait pas trop bien fonctionné, comme en ont attesté le rappel à l'ordre de communes qui ont parfois fait cavalier seul, ou les actions en ordre dispersé des zones de police dans le contrôle des rassemblements.
Françoise De Smedt (PTB) a estimé que les institutions avaient été mises sous pression avec par moments un renvoi de responsabilité vers le fédéral.
Comme Bianca Debaets (CD&V), Céline Fremault (cdH) a ouvertement plaidé pour une centralisation plus grande de la communication.
Rudi Vervoort s'est félicité de la capacité de la Région bruxelloise à se mobiliser pour prendre des mesures financières de soutien à l'économie bruxelloise et aux secteurs sociaux, dépassant proportionnellement "de très loin" les aides décidées par d'autres Régions.
Il a affirmé que le modèle institutionnel intrabruxellois avait "montré sa capacité à fonctionner".
La Commission communautaire française exerce des compétences majeures dans le cadre de l'action sociale, la santé ou le handicap, des secteurs directement impactés par la crise. Associés au sein de la task force bruxelloise, les services d'Iriscare, du Collège réuni et du Collège de la Commission communautaire française et, dans une moindre mesure, de la VGC, "ont travaillé de concert pendant toute la crise, faisant en sorte que les mesures prises soient articulées, lisibles et cohérentes entre elles".
"Mais j'ai senti, souvent, au cours des derniers mois, que les évènements mettaient à l'épreuve une organisation institutionnelle issue de la sixième réforme de l'État qui sans doute n'avait pas encore pu être 'testée'", a-t-il ajouté.
Le ministre-président a dit espérer que les travaux de la commission, dans une lecture combinée du travail des autres commissions régionales ou fédérales, permettent de tracer les pistes d'amélioration institutionnelle qui donneront plus d'efficacité à la capacité de réaction à ce type de crise.