L'Italie bouclera de vastes zones du nord du pays pour lutter contre la propagation du nouveau coronavirus, a indiqué tôt dimanche le Premier ministre Giuseppe Conte, rapporte l'agence de presse Ansa.
Les régions concernées sont la Lombardie, dont la ville de Milan, ainsi que les provinces de Modène, Parme, Piacenza, l'Emilie-Romagne, Rimini, Pesaro et Urbino, ainsi qu'Alessandria, Asti, Novara, Verbano Cusio Ossola, Vercelli, Padoue, Trevise et la Vénétie.
Au total, ce sont plus de 10 millions de personnes qui sont concernées par la mesure.
Le Premier ministre italien fut contraint dimanche de confirmer l'extension des zones en quarantaine après que la nouvelle eut fuité dès samedi soir dans plusieurs médias italiens. "C'est inacceptable", a commenté le chef du gouvernement italien face à cette fuite. "Cela contribue à créer de l'incertitude et provoque de la confusion. Nous ne pouvons l'accepter".
Les mesures annoncées resteront d'application jusqu'au 3 avril au moins. Les bars et restaurants resteront ouverts dans ces régions, mais les personnes sont invitées à rester à un mètre de distance pour réduire les risques de contamination.
Jusqu'à présent, seuls 11 villages du nord du pays avaient été placés en quarantaine, soit une population de 50.000 personnes au total.
L'Italie est le pays d'Europe le plus durement touché par l'épidémie. Plus de 1247 cas y ont été recensés au cours des dernières 24 heures ainsi que 36 nouveaux décès, portant le nombre de morts à 233. Le gouvernement italien a décidé l'envoi de 20.000 renforts dans ses hôpitaux, ce qui permettra de porter de 5.000 à 7.500 le nombre de lits en soins intensifs.
Les chirurgies programmées réduites au strict minimum
En Lombardie les activités ambulatoires seront bloquées à partir de lundi, après avoir réduit au strict minimum les chirurgies programmées, a annoncé lors de son point presse quotidien; Giulio Gallera, député de la Région Lombardie responsable de la santé régionale. "Nous sommes en train de récupérer dans les salles d'opération de nouveaux postes de soins intensifs, parce qu'en quelques jours le nombre de patients en soins intensifs a augmenté de façon démesurée: jeudi passé nous étions à 50, nous sommes désormais à 244. C'est une course contre le temps que nous faisons quotidiennement pour dédier des postes aux soins intensifs aux patients atteints par le Coronavirus."
Lire aussi ; L'Italie envoie 20.000 professionnels de la santé en renforts dans ses hôpitaux pour affronter le coronavirus