L'ABSyM s'oppose à l'exercice par les pharmaciens de tâches "réservées aux médecins"

L'Association belge des syndicats médicaux (ABSyM) s'est opposée lundi à ce qu'elle qualifie d'"exercice illégal de la médecine" par les pharmaciens et a dénoncé les revendications portées par les pharmaciens pour l'élargissement de l'éventail de leurs tâches, notamment en matière de vaccination.

"Nul ne peut exercer l'art médical s'il n'est porteur du diplôme légal de docteur en médecine, chirurgie et accouchements", avance l'ABSyM, citant la loi coordonnée du 10 mai 2015, qui définit les compétences du médecin.

Vaccination, dépistage des maladies chroniques, surveillance de l'apparition de problèmes de santé résultant du dosage de médicaments, renouvellement de la médication chronique sans ordonnance/examen médical ou encore délivrance libre des médicaments soumis à une prescription médicale..., l'association regrette la multiplication des revendications de l'accès du pharmacien aux compétences du médecin. "Les pharmaciens se voient dans une position qui précède les soins primaires et qui leur donne le pouvoir de décider si un patient doit ou non consulter un médecin", dénonce l'ABSyM.

Tout comme les médecins sont interdits de vendre des médicaments en raison du risque de conflit d'intérêts, les pharmaciens ne devraient, pour la même raison, pas être autorisés à "délivrer librement des médicaments sur ordonnances, à les renouveler ou à poser des diagnostics", pointe l'organisme.

La prise en charge par le pharmacien de l'expertise que "seul le médecin peut garantir au patient" comporte un "risque de complications potentiellement graves voire mortelles car des problèmes de santé échapperont au diagnostic ou leur prise en charge globale sera contournée", souligne l'ABSyM, concluant que "le pharmacien ne constitue en rien une avant-première ligne de soins".

Lire aussi :

Le pharmacien qui voulait jouer au docteur (Dr David Simon)

> Relations médecins-pharmaciens : le torchon brûle t-il ?

Vous souhaitez commenter cet article ?

L'accès à la totalité des fonctionnalités est réservé aux professionnels de la santé.

Si vous êtes un professionnel de la santé vous devez vous connecter ou vous inscrire gratuitement sur notre site pour accéder à la totalité de notre contenu.
Si vous êtes journaliste ou si vous souhaitez nous informer écrivez-nous à redaction@rmnet.be.

Derniers commentaires

  • Sarah Assaf

    21 juin 2021

    Le pharmacien reste le spécialiste du médicament en plus d'avoir une formation médicale (patho, dermato, pédiatrie ect) . Il a une excellente formation qui fait qu'il sait s'il peut renouveller (par exemple sur 6 mois de temps) simplement un traitement chronique en cas de maladie chronique stabilisée. Quant à la vaccination, elle se fait déjà en officine dans de nombreux pays dont plusieurs pays européens. Au Canada, le pharmacien peut également réviser la médication des patients polymediques avec les critères start et stop. Enfin, il est évident que le pharmacien fait partie de la première ligne car on vient souvent le consulter avant le médecin . Enfin, son rôle est justement rediriger le patient vers son médecin quand cela est nécessaire et quand cela dépasse son champs de compétence.

  • Françoise BADOT

    17 juin 2021

    Le temps du corporatisme est révolu. C'est le patient qui est au centre de l'attention et les différents prestataires de soin doivent évoluer de manière constructive autour de ce patient. Les pharmaciens ne veulent pas remplacer les médecins mais il ne faut pas oublier qu'ils disposent d'une excellente formation scientifique de base ainsi que de formations continues postuniversitaires et que ce sont des prestataires de soin accessibles sans rendez-vous 24h/24h. N'oublions pas que durant le printemps 2020, quand les généralistes ont supprimé leurs consultations, ce sont vers les pharmaciens que les patients ont cherché de l'aide!!! Quant à la pénurie actuelle , elle est bien réelle car il est quasi impossible de voir un médecin le jour même car tous les rendez vous sont pris plusieurs jours à l'avance. Allons de l'avant dans un but de santé publique.

  • Johan Matterne

    17 juin 2021

    je suis pharmacienne et je n'ai jamais jugé le travail du médecin car je ne le connais pas
    alors s'il vous plait ne parlez pas pour nous
    on n'est pas là pour compter les points il me semble, ne pas parler des PHARMACIENS lorsque le travail d'une personne vous déplait, comme je ne parle pas des MEDECINS quand une ordonnance est fausse
    il aura fallu beaucoup de temps à certains pour se mettre à jour avec le nouveau modèle et on n'en fait pas un foin

  • Gil Robin

    17 juin 2021

    Je me demande bien ce qu'il se passerait si toutes les pharmacies refusaient du jour au lendemain d'avancer un médicament afin que le patient n'interrompe sont traitement...

    Sans commentaire...

  • Paul DESSART

    14 juin 2021

    SVP !
    Pendant la pandémie, de trop nombreux pharmaciens ont délivré des boîtes de médicaments, sans les prescriptions obligatoires !
    Certains patients, quand ils reviennent à la consultation, expliquent être redevables chez leur pharmacien de 2,3,4 ou beaucoup plus d'ordonnances (des antihypertenseurs, des antidépresseurs, des anxiolytiques, etc ...)
    J'ai beau rappelé aux patients que ces procédures ne sont pas autorisées, rien ne hange.
    Faut-il que j'envoie les photocopies des tickets de caisses de ces pharmaciens à l'Ordre des pharmaciens pour être enfin respecté ?

  • Philippe TASSART

    14 juin 2021

    Voilà une position sans ambiguïté. Félicitations.
    C'est décidé, je m'affilie à l'ABSYM à 64 ans ! Il m'aura fallu longtemps - et je m'en excuse - pour comprendre qui nous défend réellement.

  • Jean-Louis MARY

    14 juin 2021

    Aucune discussion envisageable , NIET catégorique.
    Si l'INAMI veut brader la première ligne, qu'on la supprime, on explosera la seconde ligne et les services d'urgence .
    Pauvres patients .

  • Thierry VAN DER SCHUEREN

    14 juin 2021

    Chaque professionnel dans son rôle et ses compétences. Tout à fait d'accord avec les arguments de l'ABSYM à ce sujet.

  • Marie-Claire VERMYLEN

    14 juin 2021

    Tout a fait d'accord ...
    Autre exemple: une pharmacienne fait remplir un questionnaire à des clients qui se plaignent d'insomnie et en '' fonction des résultats '' délivre des traitements de sa composition ou melatonine , homéopathie et autres..