La prime one shot de soutien au Covid-19 de 985 euros pour le personnel infirmier et hospitalier et de 20 euros par DMG pour les généralistes sera...fiscalisée. Pour Catherine Fonck le gouvernement va donc reprendre d’une main une bonne partie ce qu’il donne de l’autre. “Cela pourrait aller jusqu’à 40% en fonction des réalités fiscales de chacun…”
Voici deux semaines le ministre fédéral de la santé Frank Vandenbroucke a octroyé, avec le gouvernement, une prime d'encouragement de 985 euros brut au personnel hospitalier travaillant à temps plein de septembre à novembre. Pour rappel, son versement est prévu avant le 31 décembre. Cette prime toutefois sera fiscalisée. Réalité ou pas ? « Le ministre a toujours bien précisé qu’il s’agissait d’un montant brut. » précise le cabinet de Frank Vandenbroucke.
Une situation que la cheffe de groupe CDH à la Chambre, Catherine Fonck espère encore voir évoluer : « C’est une annonce qui fait mal. Le gouvernement va donc reprendre d’une main une bonne partie ce qu’il donne de l’autre. J’en appelle à tous les partenaires de la Vivaldi pour que cela change. Je ne désespère pas. En pratique, il y aura 35 à 40% qui sera repris par l’Etat en fonction des réalités fiscales de chacune et chacun... »
Heures supplémentaires
Elle aborde aussi la question de la fiscalisation des heures supplémentaires : « Beaucoup de membres du personnel soignant ont accumulé les heures supplémentaires pour soulager des collègues ou soigner des patients dans les soins intensifs et dans les autres unités covid. Là aussi, on pourrait attendre un geste de la part des autorités. Depuis le mois de mars, elles auraient pu poser des actes concrets. »
20 euros pour le DMG
Elle n’oublie pas les généralistes : «Le ministre a annoncé 20 euros par DMG pour les médecins généralistes. Là aussi, la question se pose sur la fiscalisation. Ce ne sera pas défiscalisé. C’est faire peu de cas de l’investissement des médecins généralistes. » Du côté du cabinet du ministre, on confirme en effet que la prime DMG « est fiscalisé. »
Un doute sur le droit passerelle
Mardi, nous vous annoncions que les lignes étaient en train de bouger en faveur du droit passerelle. Catherine Fonck prend note et espère...mais elle reste inquiète de l’application réelle du droit passerelle : «J’attends de voir quand les médecins auront vraiment accès au droit passerelle. Quand le ministre Clarinval dit que ce n’est pas l’Etat qui a décidé de ne pas leur donner ce droit, ce n’est pas vrai. »
Pour rappel, le Comité Hospital & Transport Surge Capacity (HTSC) a décidé de réduire fortement voire d'interrompre leurs activités médicales. « Cet organe, c’est bien l’Etat. C’est le ministre Clarinval qui a décidé au départ de ne pas donner le droit passerelle aux médecins, kinés, infirmières.... Certains jeunes soignants sont dans des situations très difficiles.»
Inquiétude pour les MACS
La situation des MACS, médecins assistants candidats spécialistes, est aussi difficile. « L’enveloppe qui leur est destinée par le ministre Vandenbroucke n’est toujours pas claire. J’attends aussi une évolution leur contrat de travail. Qu’est-ce qu’ils vont avoir concrètement ? Comment leurs revenus seront-ils fiscalisés ? »
L’ex-ministre communautaire de la santé attend donc des gestes de l’ensemble du gouvernement à tous ces niveaux et termine sur un coupe de gueule : « On a vraiment oublié les infirmières à domicile dans toute cette réflexion... »
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Derniers commentaires
Jean-François CHEVALIER
26 novembre 2020C’est honteux. Nos dirigeants sont infects. Ils ne se sont pas diminués leurs plantureux salaires. Ils viennent à grand coup d’annonce venir nous donner des aides et puis les reprendre sous forme de taxes?? Proprement scandaleux !!!!