Pas moins de 153 nouvelles contaminations au coronavirus ont été enregistrées, jeudi, portant le nombre de cas total en Belgique à 556, ont indiqué vendredi Steven Van Gucht et Emmanuel André, porte-parole interfédéraux Covid-19, lors d'une conférence de presse convoquée par le centre de crise.
Parmi ceux-ci, huit sont Bruxellois, 61 viennent du nord du pays et 84 de Wallonie. Plus d'un millier d'échantillons ont été analysés jeudi, a précisé le professeur Emmanuel André. Il s'agit probablement d'une sous-estimation, a-t-il rappelé, puisque les diagnostics sont privilégiés pour les personnes "les plus sévèrement malades et celles qui participent à l'effort sanitaire". Les hôpitaux commencent par ailleurs à ressentir l'arrivée de ces nouveaux patients, ce qui devrait être chiffré en cours de journée.
"On n'est qu'au démarrage de l'épidémie, qui continue de progresser", ont souligné les experts. "Les mesures prises et appliquées aujourd'hui commenceront à avoir un impact dans les cinq à 10 prochains jours" et leurs effets pourront alors être évalués, a estimé Emmanuel André. Elles visent à "limiter un maximum les contacts sociaux pour éviter une propagation de l'épidémie". "Nous voulons essayer de diminuer un maximum le pic de l'épidémie et l'intensité du travail qui sera demandé à nos collègues dans les hôpitaux, en première ligne et aux familles et malades." Ces mesures, "drastiques" mais "qui sauveront des vies sont prises au début de l'épidémie" pour éviter des scénarios tels que celui de l'Italie.
Les spécialistes sont conscients que le fait d'autoriser les crèches à rester ouvertes peut "poser question", a relevé le professeur Emmanuel André. "Il y a déjà des mesures d'hygiène dans les crèches qui peuvent être renforcées." Si les enfants en bas âge peuvent être fortement contagieux, ils ne sont "généralement pas sévèrement malades" en cas de contamination.
Le passage en phase fédérale implique la mise en place d'une organisation de crise en Belgique pour "faciliter la coordination et le flux d'informations", pour une gestion "collégiale et cohérente", a expliqué Benoît Ramacker, porte-parole de la cellule de crise fédérale. Le comité fédéral de coordination est présidé par le centre de crise et appuyé par le SPF Santé publique sous l'expertise du Risk Management Group (RMG).