Docteur honoris causa, Stanley Plotkin donne son nom au nouvel institut de vaccinologie

L'Université d'Anvers (UA) et l'Université Libre de Bruxelles (ULB) ont inauguré mardi l'institut européen Plotkin de vaccinologie et ont remis les insignes de Docteur honoris causa au professeur Stanley Plotkin pour son apport à la discipline. Ce professeur américain de microbiologie et de virologie a notamment joué un rôle essentiel dans la découverte du vaccin contre la rubéole dans les années 60.

"Je suis très fier qu'un institut porte mon nom", a déclaré Stanley Plotkin. "Je suis maintenant très âgé et quand j'ai commencé dans le domaine de la vaccinologie, il y avait peut-être deux moyens de développer un vaccin. Maintenant, on a pl usieurs moyens de développer des vaccins, mais il faut être très prudent et faire des vaccins efficaces et contrôlés, qui ne provoquent pas de réactions importantes. Dans une certaine manière, la crise du Covid a démontré la nécessité de développer des vaccins dans des institutions où il y a la connaissance".

La rectrice de l'ULB Annemie Schaus a ajouté en s'adressant à lui que "vos publications et celles des collaborateurs que vous avez rassemblés sont une des sources principales d'information dans le domaine des vaccins. À un moment où la désinformation menace la connaissance et le choix informé d'utiliser les vaccins, votre enseignement et votre amour de la vérité sont des balises qui nous guident pour que les vaccins restent un outil essentiel d'amélioration de la santé et du bien-être des populations".

Les deux codirecteurs de l'institut "Pierre Van Damme et Arnaud Marchand travaillent ensemble depuis de nombreuses années", a souligné Herman Van Goethem, recteur de l'Université d'Anvers. "Aujourd'hui, cela se traduit par un doctorat honorifique conjoint pour Stanley Plotkin et la création de ce nouvel institut".

Le centre interuniversitaire de vaccinologie vise à accélérer l'évaluation et le développement des candidats vaccins. "On joint l'immunologie à la recherche clinique", a expliqué Arnaud Marchant, directeur de l'Institut d'Immunologie médicale de l'ULB. "Quand on a commencé à concevoir les vaccins contre le Covid-19, on bénéficiait de 20 années de recherche sur l'immunité contre les coronavirus. Cela a notamment permis de déterminer quelles protéines du virus on devait cibler. Ensuite, à Anvers des études cliniques seront menées". Vaccinopolis, la partie de l'institut liée à l'UA, a été ouverte le 25 mars der nier. Celle liée à l'ULB s'intègrera au printemps 2023, sur le campus Erasme, à l'Institut d'Immunologie médicale. Il s'étendra sur 3.600 m2 et disposera de laboratoires de haute sécurité.

"C'est une infrastructure qui permettra de réaliser, à un niveau je pense exceptionnel, des études d'infections contrôlées chez l'Homme", a estimé Arnaud Marchant. "Cela permet d'analyser l'efficacité potentielle de candidats vaccins. Depuis la pandémie on est tous familiers avec le fait que pour identifier un candidat vaccin protecteur, il faut mener des études larges qui impliquent des dizaines de milliers de personnes. Dans ces études, on ne contrôle pas si elles sont exposées au pathogène et sous quelle quantité... L'avantage des infections contrôlées, c'est que l'on sait quand on inocule le pathogène, en quelle quantité... Les personnes doivent être confinées dans le centre Vaccinopolis à Anvers". Ces études permettent aussi d'identifier plus aisément des "corrélats de protection", des paramètres de l'immunité induite par un vaccin (anticorps, lymphocytes particuliers...).

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