Sonder la santé du tube digestif grâce à une capsule connectée

La mesure des gaz présents dans le tube digestif a une valeur significative dans la compréhension de la pathogenèse et le diagnostic des troubles du tube digestif. Une étude pilote réalisée chez des volontaires sains a démontré la précision et la sécurité d’utilisation d’une petite capsule électronique pour mesurer en temps réel l’oxygène, l’hydrogène et le dioxyde de carbone dans le tractus digestif.

En pratique, la capsule ingérable, mesurant 26 mm de long sur 9,8 mm de large transmet les concentrations de gaz digestifs à un moniteur-récepteur de poche qui affiche les profils en temps réel sur un téléphone mobile (grâce à une communication Bluetooth entre ce dernier et le récepteur).

Cette étude livre plusieurs résultats intéressants parmi lesquels, entre autres : une concentration en oxygène plus élevée dans l’estomac (>65%) que dans l’atmosphère (21%), mais bien plus basse dans l’intestin grêle (<5%) et dans le côlon (<1%). Les concentrations de dihydrogène et de dioxyde de carbone augmentent lors du passage dans l’iléon.

Cette étude a également permis d’évaluer les changements des profils en gaz en réponse à une modifications de l’alimentation. En cas de régime riche en fibres, la concentration en oxygène reste supérieure à 10%, même dans le colon distal avant que la capsule soit expulsée. Autre observation intéressante : un temps de transition court de la capsule dans l’intestin grêle en cas de régime pauvre en fibres mais prolongé en cas de régime riche en fibres. Quel que soit le régime en fibres, une augmentation des concentrations en dioxyde carbonique et en dihydrogène a été notée dans l’intestin grêle distal et en particulier dans le colon proximal, un résultat compatible avec la fermentation des hydrates de carbone.

Selon les auteurs, la capsule permettrait aussi d’évaluer l’état du microbiote intestinal, en utilisant les temps de passage des produits de la digestion et les états de fermentation. Une observation qui doit être confirmée dans une étude sur un plus grand nombre de volontaires.

Tous les détails de cette capsule et des utilisations que l’on peut en faire sont à découvrir dans le premier numéro de Nature Electronics, paru ce 8 janvier 2018.

> A human pilot trial of ingestible electronic capsules capable of sensing different gases in the gut.

  • Kourosh Kalantar-Zadeh et al. A human pilot trial of ingestible electronic capsules capable of sensing different gases in the gut. Nature Electronics 2018 ; 1 : 79–87.

     

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