Faute de moyens, la médecine scolaire en FWB renonce à certaines de ses missions

Faute de financement public suffisant, certains services de médecine scolaire en Fédération Wallonie-Bruxelles sont aujourd'hui contraints de réduire les services qu'ils offrent normalement dans les écoles.

Ainsi, dans le Brabant wallon, un service PSE (Promotion de la Santé à l'école) vient d'envoyer un courrier aux parents les avertissant que, en raison d'une réduction de son personnel, il se voyait contraint de revoir à la baisse ses missions.

Celui-ci a ainsi décidé de suspendre temporairement les bilans de santé pour tous les élèves de 2e et de 4e secondaires, ainsi que le programme de vaccination contre le papillomavirus humain pour tous les élèves de 2e secondaire.

Tout en soulignant l'importance de ce vaccin, la lettre renvoyait les parents vers leur médecin traitant. 

Quelque peu radical, ce genre de renoncement ne serait toutefois pas isolé. 

D'autres services de PSE, vu le manque chronique de moyens, doivent aussi faire des choix, souvent difficiles.

"On paie aujourd'hui les conséquences d'un sous-financement. Les services sont partout en sous-effectif. Aucun centre n'est en capacité de faire face à toutes ses missions. Des priorités doivent donc être établies", confirme Nathalie Lion, coordinatrice pour le bien-être à l'école au sein du réseau WBE (Wallonie-Bruxelles Enseignement).

Outre la difficulté de trouver des médecins scolaires, les services de PSE pâtissent d'un mode de financement qui tient compte du nombre d'élèves dont ils doivent s'occuper. Et lorsque ce nombre passe juste en dessous du seuil requis, ils perdent alors immédiatement un infirmier, ce qui déforce les équipes qui se retrouvent surchargées.

Face à ces situations, chaque service PSE fait ses propres choix et délaisse certaines de ses missions pour se concentrer sur d'autres.

Pour le secteur, la cause du problème réside dans le sous-financement chronique de la médecine scolaire, laquelle fonctionne aujourd'hui avec les mêmes normes que celles en vigueur en 1965.

Porte-parole d'un collectif de directeurs de centres PMS, Nicolas Lejeune confirme les difficultés rencontrées et les dilemmes à trancher parfois.

"On ne veut pas avoir à choisir, mais il est clair qu'une réflexion est menée dans chaque centre quand on est débordé", reconnaît-il. 

Les fédérations de centres n'ont toutefois émis aucune consigne générale sur les missions à privilégier, laissant les équipes locales faire leurs propres choix.

Fortement sollicités durant la pandémie pour faire face au désarroi des élèves affectés par les confinements, les services PMS et PSE réclament de longue date un refinancement de leur secteur. 

Ceux-ci placent d'ailleurs beaucoup d'espoir dans le conclave budgétaire que doit boucler le mois prochain la Fédération Wallonie-Bruxelles, qui finance ces politiques.

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