Pas de « pointeuse » pour les candidats spécialistes avant 2023

En avril l'Inami annonçait  lancer un appel d’offres pour « la fourniture d’un outil d’enregistrement des temps sous la forme d’un modèle de service (Software As A Service) pour lequel le soumissionnaire est responsable de l’ensemble de la gestion (configuration, maintenance, hébergement, etc.). » Cette "pointeuse" devait rentrer en fonction pour cette rentrée académique  On vient d'apprendre que l'appel d'offre est seulement en cours de validation ! La situation fâche les MACS

La semaine passée, une réunion de la commission paritaire (SPF Santé publique) s’est tenue et l’un des sujets abordés était le contrôle du temps de travail des médecins assistants spécialistes en formation. D’autres thèmes ont été abordés comme des clarifications et la fixation d’un calendrier pour rédaction de projets concernant le statut social...
A la grande surprise du Dr Sami Barrit, (MACS) membre de la Délégation, les autorités ne sont pas prêtes et ne peuvent pas déployer l’outil de contrôle du temps de travail qui avait été annoncé en avril dernier...pour la rentrée académique. « Il y a un non-respect du planning. Ce ne sera donc pas pour cette année, ce sera sans doute pour l’année prochaine sans que cela soit clairement annoncé. En tant que membre de la commission paritaire, nous espérions être mieux impliqués dans le processus.”
A ce stade, auprès d'autres intervenants, nous avons appris que l'appel d'offre serait seulement en cours de validation...

Une autre application 
De leur côté, les MACS poursuivent leur travail : “Nous tenons à ne pas seulement être dans la critique, nous voulons apporter des solutions. Nous poursuivons le développement de notre propre application de contrôle du temps de travail. Nous discutons avec des médecins assistants de France notamment.” ajoute le Dr Barrit.
Il est probable que leur solution sera prête fin 2022 : “Nous ferons une communication officielle quand nous aurons un produit à présenter. Il aura évidemment été testé. Nous avons déjà terminé la première phase de test avec une dizaine de médecins en formation belges et les résultats sont très encourageants. » 
Pour rappel, ce développement est réalisé bénévolement avec l’aide d’une start-up anglaise spécialisée: cet outil open-source sera à la disposition de tout le monde gratuitement.
La question des gardes rappelables 
Si cette promesse de "pointeuse" n’est pas tenue, une autre promesse est toujours en attente et cela inquiète les MACS : “Le ministre fédéral nous avait dit qu’il se penchait sur la situation des gardes rappelables. Rien n’a bougé en un an. Nos assistants sont très souvent rappelés et doivent les enchaîner avec une journée complète de travail. Nous n’avons aucune nouvelle du ministre dans ce dossier.”

Le temps presse pour les MACS dans ce dossier également...

Lire aussi: L’Inami commande “une pointeuse” pour mesurer le temps de travail des MACS

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Derniers commentaires

  • Francois Planchon

    13 septembre 2022

    Surréaliste : tous les hôpitaux disposent déjà de pointeuses... Y incorporer une nouvelle catégorie de travailleurs ne pose aucun problème et les secrétariats sociaux collecteront les données comme ils le font déjà... Pas besoin d'importer de nouvelles pointeuses dont, en plus, il faudra prévoir la connexion avec le sytème déjà existant... Avec ce budget, on couvre plus que largement les adaptations des logiciels à un nouveau statut de travailleurs...
    Prenons maintenant l'exemple des chauffeurs routiers : on a été obligé d'instaurer un contrôle de leur temps de conduite à cause d'accidents à répétition dûs à une charge de travail trop forte, évidente, dont les normes ont d'ailleurs été fixées par les médecins du travail... Un camion dont le chauffeur somnole ou s'endort, cela peut tuer...
    Idem pour le personnel infirmier : on a dû fixer des règles strictes pour, tout simplement éviter les accidents médicaux liés à l'épuisement... et protéger leur santé!
    Un médecin qui somnole ou se concentre difficilement, ça peut aussi tuer...
    La pointeuse pour les MACS n'est pas là pour les contrôler, mais pour les protéger de l'institution, comme on protège les chauffeurs routiers (et les usagers) des accidents...
    Enchaîner une journée de travail de 10 heures juste après une nuit de garde chargée, c'est engendrer un risque pour les patients, pour le prestataire, et c'est mettre en danger sa santé si cela se répète ...
    Au-delà de 10, 12, 14 heures de travail d'affilée, quel est encore la fiabilité d'un diagnostic ou d'une prescription ?
    C'est beau de jouer les durs, de dire "je suis passé par là, ils doivent aussi y passer"... mais le corps humain a des limites à ne pas dépasser : le corps médical fixe ces limites pour le monde du travail... et serait le premier à les transgresser systématiquement ?
    Oui j'ai toujours travaillé plus de 8h/jour et plus de 36h/ semaine ... mais il y a quand même des limites de simple sécurité à ne pas dépasser... Quand on dépasse 45 - 50 h, sans récupérer après les gardes de nuit, on met sa santé en danger. Cela mérite d'être rappelé...
    Ajoutons que les MACS doivent aussi se ménager un temps d'étude...
    Pour le reste, l'institution facture à l'INAMI leurs prestations : en principe, cela couvre au moins la charge qu'ils représentent, non ?
    Les charges de travail doivent absolument être ré-évaluées, avec bon sens, en fonction des risques pour la santé des prestataires, et des risques pour les patients...
    Et arrêtons les évaluations à deux vitesses : ce qui a été évalué dangereux pour un employé l'est aussi pour un indépendant... avec des limites à ne pas dépasser, avec souplesse et bon sens.

  • Philippe-Charles BUSARD

    13 septembre 2022

    Je reste dubitatif..., l'assistanat, c'est l'acquisition de l'expérience, d'une maturité professionnelle...
    L'expérience, c'est le temps que l'on y consacre...
    Chers MACS, à ce rythme vous allez voir votre temps de formation, augmenter. Déjà aujourd'hui, diplôme en poche, vous courrez les formations complémentaires pour acquérir une expérience que vous n'avez acquise en 6 ans...
    Et surtout, après, avec ce numerus clausus, la pénurie de confrères et les listes d'attente, vous croyez vraiment que vous allez prester 37h semaine et abandonner le reste de la patientèle???
    Je m'interroge.
    Je me trompe peut-être.
    Je vous souhaite le meilleur.

  • Jacques MAIRESSE

    12 septembre 2022

    Des médecins qui passent à la pointeuse! On devient fou! Je serais honteux de me prêter à ce genre de contrôle!